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Banques et Finances

BC-PME : sous le coup d’une suspension de la Cobac, le DG affirme que la banque est sereinement tenue par l’équipe dirigeante

Agnès Ndoumbè Mandeng confirme par ailleurs qu’à ce jour elle n’a reçu aucune notification de sanction de la Cobac.

Bien que la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) l’ait durement sanctionnée en lui retirant son agrément selon une information exclusive révélée par EcoMatin, le Directeur général de la Banque camerounaise des petites et moyennes entreprises (BC-PME), Agnès Ndoumbè Mandeng affirme être toujours en poste et s’occuper de ses clients. « Contrairement à ce que vous avez publié, je n’ai reçu à ce jour aucune notification de sanction de la Cobac et la banque est sereinement tenue par l’équipe de Direction. Si la sanction que vous annoncez venait d’ailleurs à être effective, je vous rappelle qu’il existe des voies de recours qui sont suspensives de la décision et donc l’issue peut durer des mois. Arrêtez donc de laisser croire que la BC PME n’est plus dirigée », laisse-t-elle entendre dans un entretien téléphonique qu’elle a accordé à la rédaction d’EcoMatin. « Conformément aux règles de procédure en la matière, une notification à personne doit être faite au moins trois jours avant la publication officielle par les instances compétentes », selon elle.

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Comme nous l’indiquions précédemment, il est reproché au DG de la BC-PME « des fautes de gouvernance et manquements graves aux textes relatifs à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ». Agnès Ndoumbe Mandeng se défend en affirmant que la BC-PME recrute « essentiellement des PME qui exercent dans les domaines variés de l’économie nationale. Lorsque nous entrons en relation avec elles, nous avons tout un dispositif de compliance (conformité) très corsé selon les normes en vigueur. À cet effet, un filtre naturel est mis en place pour identifier les risques latents et potentiels. Cela étant, la BC-PME ne mène aucune activité ni de blanchiment d’argent et ni de financement du terrorisme. La dernière mission d’inspection du Contrôle supérieur de l’Etat dans nos murs en dit long ».

Sur la procédure disciplinaire, l’intéressée confirme que « les dirigeants sociaux de la banque, à savoir le DG, le directeur général adjoint et le président du Conseil d’administration ont récemment fait l’objet d’une procédure disciplinaire devant la Cobac ». Selon les sources d’EcoMatin au terme de la procédure devant la Cobac, c’est Agnès Ndoumbè Mandeng seule qui s’est effectivement vue retirer son agrément de directeur général, tandis que le DG/A et le PCA s’en tirent en bon compte.

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Il faut noter que les textes réglementaires lui donnent la possibilité de faire appel de la décision des commissaires de la Cobac après de la Cour de justice communautaire basée à N’Djamena au Tchad. Dans ce cas de figure la décision peut être suspensive à partir du moment où l’appel est introduit . Pendant ce temps le DG reste en poste sous réserve de la décision définitive, et la banque continue de fonctionner normalement.

Créée en 2014, la BC-PME peine, près de 10 ans après à atteindre véritablement ses objectifs qui sont ceux d’apporter un appui financier aux promoteurs d’entreprises, à travers l’octroi de crédits de court, moyen et long terme aux PME pour le financement leurs activités d’exploitation. Il faut dire que l’Etat du Cameroun, son seul et unique actionnaire, non plus n’est pas parvenu à lui donner une orientation stratégique et surtout à remplir ses obligations en matière de financement. Aujourd’hui en situation de quasi faillite, elle affichait en 2022 un résultat négatif de 2,010 milliards Fcfa contre -2,218 milliards Fcfa l’année d’avant, soit un recul de 9,3%.

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Dans un rapport publié en août 2018, le Fonds monétaire international (FMI) avait révélé que des concertations avaient eu lieu entre les autorités camerounaises, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) dans l’optique de définir un plan de restructuration de cette banque. Le modèle économique qui était proposé devait s’appuyer sur le financement indirect auprès des banques commerciales (garanties, lignes de financement) et le cofinancement avec les banques commerciales et prévoyait un abandon progressif du financement direct des PME au guichet de la banque. Il devait également permettre de s’appuyer sur l’expertise des banques commerciales en termes de gestion des risques et avoir un effet multiplicateur en incitant les banques commerciales à octroyer plus de crédits aux PME. Ce processus est finalement tombé aux oubliettes.

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