Cemac : la Beac porte à 200 milliards de Fcfa ses opérations de reprise de liquidités
Depuis le 21 février 2023, les banques commerciales, principaux investisseurs sur le marché financier, n’ont plus la possibilité de se refinancer auprès de la Beac. L’institut d’émission monétaire ayant suspendu jusqu’à ce jour l’opération hebdomadaire d’injection de liquidités et propose plutôt deux sections hebdomadaire et mensuelle de reprise des enveloppes respectives de 150 et 50 milliards de Fcfa.
Le 17 août 2023, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a procédé à deux opérations hebdomadaire et mensuelle de reprise de liquidité des enveloppes respectives de 150 et 50 milliards de Fcfa auprès des banques commerciales, principaux investisseurs sur le marché financier. Ces opérations sont rémunérées à 0,85 % sur 7 jours et à 1 % sur un mois. Depuis le 21 février 2023, les banques commerciales n’ont plus la possibilité de se refinancer auprès de l’institut d’émission monétaire car, a-t-elle suspendu jusqu’à nouvel ordre, l’opération hebdomadaire d’injection de liquidités. Et pour cause, le durcissement de la politique monétaire qui rend les conditions du marché extrêmement rigides.
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Cette mesure qui vise à contrer les poussées inflationnistes dans la zone Cemac se traduit par une hausse à 4 reprises des principaux taux directeurs depuis décembre 2021. Autant de facteurs qui rendent la liquidité coûteuse pour les banques et justifient les coûts élevés appliqués aux prêteurs souverains. Le Cameroun en fait d’ailleurs les frais depuis le début de l’année sur le marché des titres publics où le pays peine à mobiliser les financements dont il a besoin à des coûts moindre. Les spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) semblent de moins en moins aguichés par la qualité de la signature de l’emprunteur, qui n’a jamais été en défaut sur ce marché depuis 2011, mais sont davantage intéressés par le niveau de rémunération qu’il propose.
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En se limitant à offrir aux investisseurs des taux d’intérêt moyens de 4,7% sur ses bons du Trésor assimilables (BTA) et de 5,8% sur ses obligations du Trésor assimilables (OTA), au mois de juin 2023, le Trésor public camerounais reste le pays qui s’endette le moins cher sur le marché des titres publics de la Beac. Le Cameroun a, par exemple, pratiqué la moitié des taux d’intérêt offerts aux investisseurs par le Tchad et la RCA sur les OTA. Tandis que ces deux pays ont aguiché les investisseurs avec des taux d’intérêt respectifs de 11,6% et 11,4% sur les titres de longues maturités, le Cameroun, lui, offrait seulement 5,8% aux investisseurs, selon les données de la Banque centrale dans son Bulletin mensuel des statistiques du marché des valeurs du Trésor du mois de juin 2023.
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