Umoa: le Niger enregistre un défaut de paiement, une première en 40 ans
Cet incident fait suite aux sanctions imposées par la Cedeao au lendemain de la prise de pouvoir par les militaires.
Le 11 août 2023, les craintes de certains milieux ouest-africains se sont avérées vraies sur la capacité du Niger à honorer ses engagements auprès de créanciers. Le pays, selon un communiqué de UMOA-Titres adressé aux investisseurs du marché des titres publics ouest-africain, n’a pas payé 19 millions de dollars (12 milliards de francs CFA) en principal sur les obligations du Trésor arrivées à échéance vendredi dernier.
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«Conformément à ses missions, UMOA-Titres informe les investisseurs du Marché des Titres publics (MTP) que le Trésor public du Niger n’a pas été en mesure de procéder au règlement de ses engagements financiers sur le MTP en date du 11 août 2023», peut-on lire dans le communiqué.
L’agence de gestion du marché des titres publics précise à l’endroit des créanciers que l’incident de paiement survient dans un contexte des sanctions imposées par l’Union économique et monétaire ouest-africaine à la suite d’une prise de pouvoir militaire à la fin du mois dernier. Du coup, le Niger se retrouve ainsi pour la première fois en défaut de paiement depuis quarante ans.
Il y a quelques jours, l’agence de notation financière Moody’s Investors Service, dégradait la note souveraine de Niamey de B3 à Caa2, synonyme de très grand risque d’insolvabilité financière.
Les sanctions financières de la Cedeao, outre la circulation des biens et des services, ont un impact dévastateur sur les transactions financières. Car, selon une déclaration de Malam Abdoul’Aziz Mahamadou, président du syndicat des banquiers du Niger à l’agence d’informations TRT Afrika, les banques ne sont pas confrontées à une pénurie de liquidités ; elles ne font que respecter les sanctions imposées par la CEDEAO. « Les gens sont désormais incapables d’envoyer ou de recevoir de l’argent par l’intermédiaire des banques au Niger, ce qui affecte négativement les entreprises », souligne Elhaji Sani Shekarau, président de l’association des commerçants du Niger à l’agence de presse citée plus haut.
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D’après des déclarations de banquiers reprises par la presse locale et internationale les banques n’autorisent pas de transferts ou de retraits de fortes sommes d’argent en masse. Une mesure qui affecte les entreprises du pays, incapables désormais d’envoyer ou recevoir de l’argent.