Construction : les communes revendiquent la délivrance du permis de bâtir pour limiter les sinistres
Pour certains exécutifs municipaux, la Communauté urbaine à qui revient ce privilège, ne dispose pas suffisamment de moyens pour pouvoir contrôler toutes les activités de construction sur le terrain.
La construction anarchique des immeubles au Cameroun est plus prononcée dans les grandes métropoles (Yaoundé, Douala, etc.). Aussi, a-t-on assisté le 23 juillet dernier dans la capitale économique du pays, à l’effondrement d’un immeuble ayant entraîné la mort de 40 personnes. Un drame pareil a été enregistré dans la région de l’Adamaoua où 04 personnes ont perdu la vie.
Ainsi, au-delà de la batterie de mesures prescrites par le gouvernement notamment par le ministre de l’Habitat et du développement urbain(Minhdu) Célestine Ketcha puis le Premier ministre Joseph Dion Ngute, certains maires de communes d’arrondissement estiment que le nœud du problème reste la délivrance du permis de bâtir qui de de leur avis, demeure un privilège des Mairies de Villes ; du moins dans les métropoles. « Les populations s’installent comme elles veulent et la Communauté urbaine qui est la seule habileté à délivrer les permis de bâtir n’a pas visiblement tous les moyens pour contrôler tout de qui se passe sur le terrain. Très souvent, les permis de bâtir sont délivrés sans contrôle préalable du terrain et c’est à partir de là que viennent les problèmes », regrette dans les colonnes de Cameroon Tribune, Jacques Yoki Onana, le maire de Yaoundé 6.
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Face à l’incivisme de certains habitants, d’autres exécutifs municipaux interpellent les pouvoirs publics. « Il faut que le gouvernement nous accompagne car, à certains endroits, nous sommes souvent surpris de trouver des habitants qui nous présentent des documents officiels signés du gouvernement qui leur octroie ces espaces. Que le permis de bâtir soit également du domaine de compétence des maires d’arrondissements », revendique Augustin Balla, Maire de Yaoundé 5.
Bien plus, ces exécutifs municipaux plaident pour la révision des textes régissant les questions des sols pour leur permettre d’effectuer des « contrôles pointus et rigoureux sur les occupations des zones à risque, la qualité des matériaux utilisés dans les constructions », insiste Yoki Onana.
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Sur le cas précis de la loi que le gouvernement appelle à « l’application sans faiblesse », il convient tout de même de souligner dans une lettre circulaire adressée aux exécutifs des Collectivités territoriales décentralisées(CTD) le 28 juillet dernier, le Minhdu constate que « le non-respect de la réglementation en matière d’autorisation et de contrôle de la construction des bâtiments constitue l’une des principales causes de ces sinistres ». Pourtant, « les textes leur accordent non seulement d’importantes prérogatives pour veiller à une stricte application des règles à respecter aussi bien dans la phase des études que celle de l’exécution des travaux. Mais de plus, ils leur donnent un pouvoir de sanctions en cas de non-respect desdites règles ». Aussi, invite-t-elle « les gestionnaires des villes à être plus rigoureux dans le respect des documents d’urbanisme, des règles et des normes de construction », lit-on.
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