Autoroute Yaoundé-Nsimalen : des incertitudes persistent sur le démarrage effectif de la section urbaine
Alors qu'on attendait plus que l'accord de financement pour sortir le projet de l’impasse, le ministère de l’Habitat et du Développement urbain(Minhdu) révèle également que les études technico-financières ne sont pas achevées jusque-là. Toute chose qui ne présage pas du lancement du chantier dans un avenir proche.
Il faudrait encore s’armer de patience pour assister au lancement effectif des travaux de construction de la section urbaine (9,8 km) de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen (20 km) qui viendrait améliorer la mobilité urbaine. Pour cause, après la mise en service en janvier 2022 de la section dite rase compagne (phase I) d’un linéaire de 11 km, l’on n’a toujours pas d’assurance sur la date (du moins probable) du début des travaux relatifs à la phase II. Selon les informations glanées au ministère de l’Habitat et du développement urbain(Minhdu), l’heure est encore aux études financières et techniques dont la finalisation est attendue d’ici la fin de l’année 2023.
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En effet, attribuée aux chinois Synohydro (5,8 km), China Road and Bridge Corporation (1,9 km) et à l’égyptien Arab Contractors (2,1 km), la section urbaine semble confrontée à de nombreuses contraintes qui retardent sa mise en œuvre sur le terrain. C’est en tous cas, les arguments avancés par Armand Romuald Njiba Bami, inspecteur général chargé des questions techniques au Minhdu, sur le plateau d’Actualités Hebdo à la Crtv le 30 juillet. « Nous avons des problèmes d’expropriation et des problèmes de déplacements des réseaux. S’agissant des déplacements des réseaux, nous avons parfois des plans des concessionnaires mais sur le terrain, nous avons des réseaux souterrains qui n’étaient pas prévus et que pendant l’exécution des travaux, nous nous soumettons à faire le processus qui nous permet en collaboration avec ces concessionnaires, de déplacer le réseau…Au niveau de l’échangeur de Nsimalen, nous avons eu un réseau souterrain Camwater avec un drain de grande dimension. On ne pouvait pas le déplacer. Il fallait donc que l’équipe du projet s’asseye pour trouver des solutions alternatives. Ce n’est pas une inertie de l’administration. Ce sont des projets complexes qui prennent en compte l’environnement des autres projets à l’instar de la Nationale 3 qui part à Douala et la National 2 qui part au Sud. C’est un domaine complexe et nous prenons du temps pour pouvoir régler ces problèmes », a relevé l’ingénieur.
Financements
Vu sous cet angle, aucune information ne filtre sur les financements (disponibles ou non) considérés jusque-là comme principal facteur qui maintenait le projet dans l’impasse. Pourtant, il y a un an, le Minhdu rassurait que « cette année (2022, Ndlr) nous allons boucler le financement. Nous travaillons d’ailleurs dessus avec les services de la présidence de la République», a-t-elle indiqué. C’est sans doute à l’issue des études qu’on pourrait avoir une idée un peu plus claire sur l’accord ou non de la haute instance du pays pour la signature d’un mémorandum d’entente annoncé avec l’entreprise Sistemecs en vue du financement et la réalisation des travaux de la section urbaine.
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Aux dernières nouvelles, le budget pour les travaux de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen s’établit à 200 milliards de Fcfa hormis le coût des indemnisations, attendu à la fin des études. Le montant prévisionnel du départ était de 154 milliards de Fcfa. « Les membres de la Commission d’évaluation de mise en valeur ont fait une partie du tracé de la section dite urbaine côté Nouvelle route Bastos. Malheureusement nous avons constaté qu’il y avait beaucoup de personnes dont les mises en valeur ne sont pas détentrices des titres fonciers. Elles ont été recensées en partie et les auteurs de mise en valeur, non identifiées », déplorait le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent au cours d’une descente sur le terrain.
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L’autre préalable à régler avant le démarrage des travaux de la section urbaine (qui implique les départements du Mfoundi, Mefou-et-Afamba et Mefou et Akono, Ndlr) est celui du sort réservé au ‘’Monument Patriote’’ bâti au rond-point des Services du Premier ministre et que le Minhdu a pourtant inauguré le 18 mai 2022. « Puisque le Minhdu et la Mairie étaient très au faîte du dossier du passage de l’échangeur à cet endroit, nous avons émis des réserves. Nous nous sommes dit, lorsque les études du passage de la section urbaine seront achevées par rapport à ce »Monument le patriote », si la destruction du monument est inférieure au coût de l’évitement du monument, qu’elle est la décision ? Donc il n’y a pas lieu d’avoir des polémiques. Nous sommes en train de finaliser les études », a réitéré Célestine Ketcha Courtes au poste national le 29 juillet dernier.
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