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Électricité: les négociations en vue du rachat d’ENEO par la CNPS au point mort

L’offre de reprise proposée par la Caisse de prévoyance sociale dans le cadre d’une joint-venture avec la Société nationale des hydrocarbures (SNH) ne cadre pas avec les conditions de l’actionnaire majoritaire, le britannique Actis, qui détient 51% d’actifs dans cette entreprise. Mais, ce n’est pas le seul blocage à la conclusion du deal : le président de la République, Paul Biya, n’a toujours pas donné son aval pour cette opération. Le Directeur général de la Cnps, Alain Noël Olivier Mekulu Mvondo Akam, dont les services ont transmis depuis le 13 novembre 2022, une expression d'intérêt à l’actionnaire majoritaire Actis pour l'acquisition de ses parts dans Eneo, a depuis dit n’attendre que l’accord du chef de l’État pour délier les cordons de la bourse.

Directeur général adjoint en charge de la production chez ENEO Cameroon S.A jusque-là, le Franco-Marocain Amine Homman Ludiye a pris la tête de cette entreprise, principal producteur et distributeur de l’électricité Cameroun le 26 juin dernier, à la suite de la démission du Belge Patrick Eeckelers. Si tout se passe bien, c’est lui qui devrait conduire à leur terme les négociations en vue de la cession par le fonds d’investissement britannique Actis, de ses actifs dans ENEO (51%) à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) dans le cadre d’une joint-venture avec la Société nationale des hydrocarbures (SNH). Dans un article daté d’hier mardi, 18 juillet, le panafricain Africa Business+ écrit que les discussions entamées depuis l’an dernier sont au point mort depuis la mi-avril dernier. « L’offre de la CNPS n’était pas en ligne avec les attentes d’Actis, notamment sur le prix », indique une source proche du dossier citée par le journal en ligne. 

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Si l’offre financière a priori minimaliste de cette entreprise publique en charge de la gestion des pensions retraite peut effectivement avoir grippé les discussions, elle ne saurait être la seule cause du blocage de ce dossier. Le président de la République, Paul Biya, dont Alain Noël Olivier Mekulu Mvondo Akam a dit il y a plusieurs mois avoir requis l’autorisation préalable pour la conclusion de la transaction avec Actis sous la houlette des ministères des Finances et de l’Eau et de l’Energie, n’a toujours pas donné son onction. L’Etat du Cameroun, faut-il le rappeler, est le deuxième plus grand actionnaire de cette société, avec 44% des parts.

C’est depuis le 13 novembre 2022 que la  Cnps a transmis une expression d’intérêt à l’actionnaire majoritaire Actis pour l’acquisition de ses parts dans Eneo. A l’époque, les rumeurs d’une reprise imminente des actifs d’Eneo par l’Etat du Cameroun bruissaient déjà, alors même que le contrat de concession renouvelé avec Actis en 2018 court jusqu’au 31 juillet 2031.

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Dans son discours au personnel à l’occasion de sa prise de fonctions, le 29 juin dernier, soit trois jours après sa nomination, le nouveau directeur général d’Eneo confirmait à demi-mot la volonté. « Vous le savez, ce changement à la tête de notre entreprise intervient dans un contexte particulier pour Eneo et pour le secteur de l’électricité à plus d’un titre : une situation financière des plus difficiles ; un climat social perturbé ; une sous-traitance de plus en plus exigeante ; un relâchement dans le respect de nos valeurs d’entreprise ; une image ternie d’Eneo ; le départ annoncé de l’actionnaire privé Actis ; mais également du fait de changements majeurs dans le secteur de l’électricité, notamment avec l’arrivée du barrage de Nachtigal », indiquait-il commencé. 

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Cet aménagement hydroélectrique en cours de construction sur le fleuve Sanaga sous le modèle d’un partenariat public-privé (PPP) avec Electricité de France (EDF) et dont les premiers Mégawatts seront produits dès décembre 2023 arrive dans un contexte où l’Etat annonce la restructuration du secteur de l’électricité. D’une capacité projetée de 420 MW, cet ouvrage dont la mise en eau a été lancée hier va en effet être exploité directement par Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), la filiale créée à cet effet. En 2019, Actis avait déjà manifesté son souhait de céder sa filiale camerounaise du fait des impayés de Yaoundé qui s’accumulaient alors, allant jusqu’à atteindre 100 milliards de Fcfa. L’angolais Aenergy était venu se renseigner, sans donner suite. 

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Pour mémoire, c’est le 7 novembre 2013 que le groupe américain AES et le britannique Actis ont annoncé avoir trouvé un accord pour la cession de tous les actifs d’AES dans ses filiales camerounaises AES-Sonel (prédécesseur d’Eneo), Kribi Power Development Corporation (KPDC) et Dibamba Power Development Corporation (DPDC). Montant de la transaction : 220 millions de dollars, soit environ 110 milliards de FCFA à l’époque. Outre Actis, repreneur des 56% de parts de l’américain AES en 2014, pour 202 millions de dollars, le tour de table d’Eneo se compose de l’État (44%) et des employés (5%).

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