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Budget 2018: les actes manqués de la Cemac

Rapatriement des recettes d'exportation, intégration monétaire sous régionale, cotisation Fodec, etc. Daniel Ona Ondo, le président de la Commission de la Cemac annonce pour 2019 une accélération du processus d'intégration sous régional.

La fin de l’errance de la Commission, la libre circulation avec le passeport biométrique effectif dans 4 pays, la fusion des deux places boursières, la réussite du PREF-Cemac, l’évolution du taux de croissance de la Cemac: ce sont quelques points positifs enregistrés par la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) en 2018. Daniel Ona Ondo, le président de la Commission parle « d’acquis« . C’était lors de la réunion de Cabinet qu’il a présidée le lundi 14 janvier 2019 à Malabo, en Guinée équatoriale. Effleurant à peine l’une des plus grosses déceptions communautaires, décriées sans succès: le rapatriement des recettes d’exportation des ressources minières communautaires par les grandes multinationales. Sur la reconstitution des  réserves de change des pays sous régionaux, les patrons des compagnies exploitant les ressources naturelles  sont invités  à mobiliser leur contribution légale à cet effort communautaire. En rapatriant les recettes d’exportation des ressources naturelles dans les pays où ils opèrent. Selon un récent rapport du Fonds Monétaire International (FMI), les réserves de change de la  Cemac stockées dans le compte des opérations du Trésor français est passé de 6000 milliards de FCFA en 2010 à 2000 milliards de FCFA en 2016. Ainsi, d’après le dispositif juridique et réglementaire en vigueur dans les 6 Etats de la sous-région, le rapatriement des recettes d’exportation des ressources naturelles est « une obligation légale« . Seulement, assure Daniel Ona Ondo, « plusieurs entreprises, au mépris de cette disposition, ignorent leurs responsabilités et privent les Etats d’importants moyens financiers ». 7 mois après, ce rappel à l’ordre reste ignoré  par les entreprises minières de la Cemac.


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Le Pr. Daniel Ona Ondo a récemment sollicité l’appui de Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), précisément sur les questions relatives à la « fuite des capitaux » et à « la diminution des réserves de change dans la zone« . « Ces phénomènes conduisent à une spéculation accrue qui ne sont pas de nature à encourager une reprise plus rapide« , pense le président de la Commission de la Cemac. Soutenu par le ministre de l’Economie du Gabon, président de l’Umac, (Union monétaire d’Afrique centrale), Jean Marie Ogandaga, du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli et du Secrétaire général de la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac), la délégation de haut niveau a requis de la directrice générale du FMI « un relai de ce plaidoyer auprès des grandes entreprises présentes dans la Cemac, afin que le rapatriement des recettes contribue à sa juste part à l’amélioration de la situation économique« . Autre déception, la mise en application des nouvelles dispositions monétaires en zone Cemac, le rôle de la banque centrale dans un contexte de transition vers « le tout marché », les difficultés d’harmonisation de la politique monétaire sous régionale, etc.


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Daniel Ona Ondo prévoit néanmoins une redynamisation  du Programme Economique Régionale, la préparation scrupuleuse de la Réunion des Ministres de la Zone Franc (Rmzf), la rédaction d’un opuscule sur la crise en zone Cemac, la préparation par anticipation d’une feuille de route pour le nouveau président en exercice. Parmi les « urgences » de la Commission de la CemFodec figurent la prochaine réunion du Conseil des ministres de la Cemac, le 8 février 2019, précédée par le Comité Inter-Etats les 5 et 6, le prochain Conseil des ministres de l’Ueac, le réaménagement du budget de la Communauté, exercice 2019, du budget du Fodec, l’installation des cours de Justice et des comptes à N’Djamena, et les projets de textes révisant les actes régissant le fonctionnement du Conseil des ministres de l’Ueac et du Comité Inter-Etats.

L’année budgétaire communautaire intervient au moment où quatre pays de la sous-région sont sous ajustement structurel avec le Fonds monétaire international (FMI): le Cameroun, le Gabon, la Centrafrique et le Tchad.

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