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Camtel: la chasse aux sorcières est-elle lancée ?

En un mois, le nouveau DG, Judith Yah Sunday, limoge une centaine d’employés pour faux diplômes, malversations financières, arnaque des clients et faux en écriture, entre autres motifs. D’aucuns dénoncent une opération d’assainissement à tête chercheuse.

Judith Yah Sunday, épouse Achidi Achu, inaugure son bail à la Cameroon Telecommunications (Camtel) sur un ton de rigueur et de fermeté. Après l’audit de l’entreprise qu’elle commandé quelques jours seulement après sa prise de fonctions comme directeur général de l’opérateur public des télécommunications, elle a annoncé le 24 janvier dernier que « suite aux travaux des conseils de discipline de l’entreprise des sessions du 05 au 07 décembre 2017 et 30 au 31 octobre 2018 [longtemps avant sa nomination, Ndlr] », la responsabilité de certains agents a été établie quant aux faits de : détournements des valeurs de l’entreprise, malversations financières, arnaque des clients, vol de câbles, faux et usage de faux, trafics frauduleux des lignes et absences injustifiées. « Ces agissements inadmissibles sont constitutifs de perte de confiance avec des répercussions négatives sur l’image de la Cameroon Telecommunications », martèle le Dg. 17 personnes sont concernées par griefs, et le top management indique qu’elles ne font plus partie des effectifs de Camtel. « Tout agent, à quelque catégorie qu’il appartienne, qui se prêtera à des actes similaires sera purement et simplement licencié sans autre forme de procès », prévient Judith Yah Sunday.

D’autres informations non confirmées par les responsables de Camtel font état de ce que 50 autres personnels ont été renvoyés au quartier il y a quelques jours pour « faux diplômes ». De sources dignes de foi, ils sont rattrapés par un vieux dossier soulevé par le conseil de discipline de l’entreprise depuis 2009. Un procès-verbal aurait depuis été adressé à cet effet à l’ex-Dg, David Nkoto Emane, assorti de propositions de décisions. Seulement, plusieurs directeurs également concernés auraient, par leurs réseaux, réussi à bloquer le dossier. Pas plus tard que le 23 janvier, 10 cadres ont été licenciés. Par ailleurs, 32 personnes ayant régulièrement passé le concours pour le recrutement de 100 ingénieurs en 2018 ont été virés le 21 janvier. Motif : « essai non-concluant ». Dans une correspondance que leur a adressée le DG, le même jour, on peut lire : « Vous avez été engagés à l’essai pour une période de trois (03) mois. Celle-ci, renouvelée à partir du 23 octobre 2018. Cependant, cet essai n’a pas été concluant. Nous sommes donc au regret de devoir mettre un terme à notre relation. A cet effet, vous cesserez toute activité à compter du 22 janvier 2019 dans notre structure (…) Les lettres de rupture de la période d’essai vous parviendront incessamment », écrit Mme Achidi.

Camtel, d’aucuns y voient une chasse aux sorcières, fort de ce que « les personnes visées sont pour l’essentiel des proches de l’ex-patron ».

A Camtel, d’aucuns y voient une chasse aux sorcières, fort de ce que « les personnes visées sont pour l’essentiel des proches de l’ex-patron ». Pour mémoire, Judith Yah Sunday a été nommée à la tête de Camtel le 14 décembre 2018 par décret présidentiel, en remplacement de David Nkoto Emane qui y aura passé 14 ans. Ce dernier est accusé de malversations financières et de gestion épicière de l’opérateur historique des télécoms.  Produit de la maison, Mme Achidi Achu occupait jusque-là le poste de directrice commerciale régionale de l’entreprise dans le Sud-Ouest.

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