Climat social : flou autour de la grève au Labogenie
Depuis le 26 juin dernier, des employés du Laboratoire national du Génie civil(Labogénie) sont en grève. Alors que le Top management de l’entreprise reconnaît la légitimité des revendications, il décline cependant les responsabilités. Toute chose qui ne présage pas pour le moment, une issue favorable à cette affaire.
Depuis le lundi 26 juin 2023, le personnel du Laboratoire national du Génie civil (Labogénie) est en grève. Une semaine après, le climat ne s’est pas apaisé. Pour cause, l’on assiste plutôt à une sorte de bataille entre le Top management et les grévistes, qu’à une recherche efficace des solutions à cette situation délétère. Un pim-pon qui produit au finish, un imbroglio.
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En effet, même si Jean Moufo, le Directeur général ( DG ) du Labogénie reconnait la légitimité des plaintes formulées par le personnel, il décline cependant les responsabilités. « Je ne licencie pas, je ne recrute pas. Il n’y a que le Conseil d’administration qui recrute et qui licencie. Ils n’ont pas dit les causes pour lesquelles ils ont été licenciés … », a-t-il déclaré au microphone de la Crtv le 2 juillet dernier pour répondre aux plaintes de ‘’licenciements abusifs’’. Pourtant, « c’est lui qui propose », en témoigne une source à l’interne.
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Alors que les travailleurs en grève attendent que leurs collègues licenciés ou affectés « illégalement » soient réintégrés au sein de la structure, les jours à venir pourraient plutôt être sombres pour la majorité d’entre eux. La raison, « je me rends compte qu’ils ont utilisé le papier en-tête du Labogénie et signé en disant que c’est tout le personnel. Ce qui est interdit par la loi parce que les organes faîtiers et des correspondances extérieures relèvent du DG, du DGA ou du PCA. Je n’ai pas fermé la porte, les revendications sont légitimes. Maintenant quand vous commettez une infraction, ce n’est plus de notre ressort. Le pénal l’emporte sur le social ou sur le civil », a prévenu Jean Moufo.
Sur le parc automobile qui n’aurait pas été renouvelé depuis 2017, le DG ne manque pas d’arguments pour contrecarrer ses collaborateurs. « Ils ont parlé du matériel d’utilisation des chaussées qui ne nous appartiennent pas. Il appartient à la tutelle (ministère des Travaux publics). Et ce matériel qui nous appartenait, on nous a dit de ne plus l’utiliser. Nous avons 03 matériels qui leur appartiennent. Nous avons près de 20 véhicules. Vous avez la route Mengong-Sangmélima, vous avez Paepys, vous avez l’autoroute Yaoundé-Douala où il y a des véhicules. Quand ils disent qu’il n’y a que 07, je ne sais pas s’ils ont compté tous les véhicules… », s’est-il vanté.
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Tout compte fait, le DG du Labogénie lance implicitement un message au gouvernement dont l’intervention pourrait sortir l’entreprise de cette situation précaire. « Le Labogénie n’a pas de subventions. Pour produire, si je n’ai pas de clientèle, et si on ne se bat pas pour produire et recouvrer, on ne peut même pas générer la logistique, ni payer les salaires. Et quand on paie les salaires, il faut aussi payer les redevances sociales », s’est-il plaint au média national.
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