Santé : le gouvernement suspend le recours au personnel temporaire dans les hôpitaux publics
Cette mesure intervient quelques jours après la création d’un comité interministériel chargé de proposer des solutions concrètes aux revendications formulées par 27 000 personnels des formations sanitaires publiques.
Dorénavant, les personnels temporaires (médecins, infirmiers, techniciens médico-sanitaires, sages-femmes, aides-soignantes formées, etc.) ou encore ceux en situation illégale (n’ayant pas été recensés), ne seront plus engagés (de gré à gré) au sein des hôpitaux publics. C’est en tous cas, une correspondance de Jean Abate Edi’i qui l’indique. « Conformément aux hautes instructions du Premier ministre chef du gouvernement, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir cesser tous recours aux agents temporaires dans vos structures respectives et de procéder à la libération immédiate de tous les agents non titularisés ou en situation illégale », a écrit le gouverneur du Nord à tous les délégués régionaux et assimilés.
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Contacté par EcoMatin, Sylvain Nga Onana, le président du Syndicat national des personnels des établissements et entreprises du secteur de la santé au Cameroun (Cap-Santé) confirme que cette décision ne se limite pas au Nord, mais elle s’étend sur les 10 régions du Cameroun. « Le gouvernement dit qu’il faut maintenant un constat de vacation, que le chef de l’Etat avait dit qu’il ne veut plus de temporaires au sein de l’administration publique camerounaise. Et qu’il n’est pas du ressort des responsables des formations sanitaires de recruter le personnel, sinon à la Fonction publique», fait-il savoir.
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Si nos multiples relances au niveau du ministère de la Santé publique(Minsanté) sont restées vaines, il convient tout de même de souligner que la présente décision pourrait cacher en substance, le souci pour les pouvoirs publics, de maîtriser l’effectif à recruter avec les charges financières que l’opération impose. D’après le Rapport de suivi des 100 indicateurs clés de santé au Cameroun publié en 2017, près de 6 000 professionnels de santé (infirmiers et médico-sanitaires) et environ 650 médecins sortent chaque année des différentes écoles de formation publiques et privées du pays avec une forte sollicitation des formations sanitaires relevant du public.
Pour le reste, les 27 000 temporaires officiellement connus attendent encore des « solutions concrètes » qui seront issues du comité interministériel ad hoc créé par le Premier ministre le 20 juin dernier. Leurs revendications, faut-il le rappeler, portent globalement sur la contractualisation et l’affiliation à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps).
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Les syndicalistes quant à eux ne désapprouvent pas la mesure de suspendre le recours aux agents temporaires mais proposent néanmoins une régulation voire une restructuration du secteur pour éviter d’éventuels dérapages par les nouveaux promus des écoles de santé (ouverture anarchiques des centres de santé…). « Ce qu’il faut c’est un Plan Marshall pour le recrutement du personnel de santé », propose le leader du Cap-Santé.
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