Corridor Batchenga-Ngaoundéré: 351 milliards de F pour booster la production agricole
Ce besoin de financement s'inscrit dans le cadre du projet d'aménagement de terres et d'installation des moyens et grands producteurs agricoles dans le projet de la Plaine centrale partagée entre les régions de l'Adamaoua et du Centre.
351 milliards de FCFA. C’est le montant que le gouvernement et les potentiels investisseurs ou partenaires financiers vont injecter dans le projet d’aménagement des terres et d’installation des moyens et grands producteurs agricoles dans la Plaine centrale. Il s’agit en effet, de sécuriser et aménager 400 000 hectares de terres identifiées le long du corridor Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati-Ngaoundéré(584, 5 km).
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Dans les tiroirs depuis 2015, ce projet vient d’être ressuscité par le ministre de l’Agriculture et du développement rural(Minader) Gabriel Mbairobe et celui des Domaines, du Cadastre et des Affaires financières Henri Eyebe Ayissi. Ces deux derniers respectivement porteur du projet et facilitateur ont lancé le projet le 24 mai dernier à Yaoundé.
Dans le détail, la quote part du gouvernement dans cette demande budgétaire sera de 100 milliards de FCFA(28,5%) contre 251 milliards pour les potentiels investisseurs privés. La contribution de l’Etat, apprend-t-on au Minader, va notamment servir à indemniser les populations dont les terres sont touchées par le projet, la réalisation des infrastructures telles que l’ouverture des routes, la construction des centres de santé, etc.
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Ce vaste projet d’aménagement des terres dont la première phase va s’étendre sur une durée de 5 ans vise à inciter les opérateurs économiques du secteur privé-en particulier les locaux mais aussi les multinationales- à investir dans l’agriculture reconnue comme un levier de l’économie camerounaise. « 90% de notre production proviennent des exportations familiales. Mais aujourd’hui, avec la demande croissante des populations suite à la démographie galopante et la demande des agro- industries et suite à la demande de l’élevage, l’agriculture, l’élevage porcin et de l’aviculture, il faut passer à une autre dimension. Cette dimension nous impose de promouvoir l’émergence des moyennes et grandes exploitations agricoles avec un rendement élevé et une productivité avérée », à expliqué Gabriel Mbairobe dans une interview accordée au poste national.
Ainsi, pour atteindre les objectifs escomptés, le projet mettra à la disposition des potentiels investisseurs, 137 841 km2 de terres aménagées pour la production agricole soit 29% de la superficie du territoire national sur les 09 communes réparties dans les régions de l’Adamaoua(63%) et du Centre(37% des terres identifiées).
À long terme, le but est de réduire les importations. C’est la raison pour laquelle les cultures privilégiées sont le riz, le maïs, le cacao, le plantain, l’igname, la pomme de terre, le soja, le manioc et les maraîchers. Selon l’Institut national de la statistique(INS), les dépenses d’importations ont atteint 3 871,4 milliards de FCFA à fin 2021(+21,8%). Elles ont été portées entre autres par le riz 207, 9 milliards (+5,4%), les céréales 398,5 millions(+10,3%), le maïs 6,4 milliards(+0,2%).
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Rappelons que les 400 000 hectares concernés dans le cadre de cette première phase du projet sont une partie de la superficie totale estimée à 1,131 million d’hectares. Le projet table également sur l’installation d’environ 1000 producteurs qui vont porter l’activité agropastorales.
Il ne reste plus que la pléthore de projets annoncés et ceux en cours atteignent leurs objectifs pour que le Cameroun cesse d’être dépendant de l’extérieur, des produits dont il a pourtant les moyens de cultiver. En tous cas, rendez-vous dans sept ans pour l’évaluation finale.