Smid S.A: la Communauté urbaine de Douala envisage l’abandon des projets pilotes et prioritaires adoptés en 2019
D'un montant cumulé d'environ 50 milliards de Fcfa, ces investissements sont aujourd'hui à l'abandon. À la Mairie de Douala, on parle de projets mal structurés et non-rentables, alors que certains actionnaires de la Smid originelle, soutiennent mordicus la bonne ingénierie financière desdits projets retenus sous Fritz Ntone Ntone, l'ex-Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala. Leur soutenabilité et leur rentabilité à terme, s'ils sont exécutés?
Adoptés en 2020 par son Conseil d’administration, les projets pilotes de la Smid (Société métropolitaine d’investissement de Douala) ont du plomb dans l’aile. De bonnes sources à la Communauté urbaine de Douala (CUD) qui dispose de 23% de parts d’actions au sein de cette société métropolitaine de gestion de droit patrimonial, soit 804 millions de FCFA, ces projets ont été mal structurés et ne présentaient pas de rentabilité avérée. Les mêmes sources indiquent que « le capital social a été englouti sans aucune réalisation sur le terrain ».
Ces projets avaient été adoptés en 2019, sous l’ancien Délégué du Gouvernement auprès de la CUD, alors Président du conseil d’administration de la Smid. Joint par nos soins, un actionnaire de la catégorie D de cette société bat en brèche l’argument supra: « les projets pilotes que nous avions d’ailleurs déjà bien engagés étaient des investissements parfaitement viables que bénéfiques pour la ville de Douala et les actionnaires de la société », indique la source.
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Les projets sources de polémiques s’articulent autour du projet de réhabilitation et l’extension du marché New-Deido (9,1 milliards de FCFA dont un montant de 1,781 milliard financé par la Smid), celui relatif à la construction du parc de loisirs de la Besseke (2,238 milliardS), le projet de construction d’un centre de conférence international (12,4 milliards), le projet de construction d’un centre des expositions (8,5 milliards), le projet de construction du marché de Bonamoussadi (10,1 milliards avec une participation de fonds Smid évaluée à 4,8 millions ), un projet pilote de promotion de l’accès au logement des différents segments de la forte demande existante, ou la gare routière multimodale de Bonaberi (1,9 milliards).
« Les projets de départ sont morts après avoir englouti tout le capital social souscrit, sans aucune réalisation visible sur le terrain. C’est un contentieux qui sera traité en temps opportun. Le Maire a déjà clairement exprimé sa volonté de ne pas déclarer la faillite de la Smid, qui est aujourd’hui techniquement et juridiquement en faillite », ajoute notre source à la CUD. Pourtant, le camp adverse donne un autre son de cloche et rassure: « nous réaffirmons notre confiance dans le choix stratégique de l’ingénierie financière des projets. Nous avons bénéficié d’une expertise spécifique et pointue qui nous permettra de gagner de l’argent avec l’immobilier, l’accompagnement des start-up, nos produits Star big et Acsol, le tout dans le respect de l’intérêt général et de la bonne gouvernance ».
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Depuis le 28 mars 2023, la Smid dispose d’un nouvel administrateur délégué avec fonction de Directeur général, en la personne de Guillaume Moukete Ekoume. Également en poste à la CUD en qualité de Directeur des affaires juridique et du contentieux, il aura pour mission principale, proposer un plan de relance. Pour cela, un appel d’offres sera lancé pour le recrutement d’un cabinet spécialisé. De conduire la prochaine Assemblée générale spéciale avec pour but de désigner les actionnaires de la catégorie C et D de la Smid. Guillaume Ekoume Moukete devra également veiller à la mise en application des résolutions du rapport d’audit de l’administrateur provisoire de la Smid, François Maurice Njoh qui ressort de nombreuses irrégularités dans la gestion des fonds de cette société.
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« De nouveaux projets devront permettre la récupération de la mise des épargnants qui s’élève à 3,6 milliards de F, et qui sont perdus pour le moment. Évidemment ça prendra un peu de temps, ce qui veut dire qu’à court et peut-être à moyen terme, les actionnaires ne peuvent prétendre à des dividendes », ajoute notre source à la CUD. Ce qu’une partie des actionnaires des catégories C et D contestent, affirmant faire confiance à la justice camerounaise qui, espèrent-ils, « rendra justice en leur faveur ». À suivre.
La Smid est composée de 2374 actionnaires dont l’investissement tarde à produire des fruits. Elle est dotée d’un capital de 3,4 milliards de FCFA, avec 23% du capital détenu par la CUD (Catégorie A, 804 millions de F ), 10% par les entreprises du secteur public (Catégorie B, 349,5 millions de F ), 30% par les entreprises du secteur privé et les associations (Catégorie C, 1,05 milliard de F), et 37% par les personnes physiques (Catégorie D, 1,2 milliards de F).
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