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Conjoncture

L’insécurité alimentaire touche plus de 3 millions de personnes au Cameroun à fin mars 2023

Ce qui induit un bond d'environ 350 000 personnes en l’espace de trois ans.

3,012 millions de personnes. C’est le nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë au Cameroun sur la période courant mars-mai 2023 soit les 11% de la population camerounaise. Comparé à la même période en 2022 où l’on enregistrait 2,865 millions de personnes dans cette situation, le nombre de nouvelles victimes a augmenté de 147 000 en valeur absolue et 5% en valeur relative. De façon globale, le ministre de l’Agriculture et de développement rural(Minader) Gabriel Mbairobe révèle que 335 899 personnes (1%) sont en phase d’urgence ou de famine, 2,676 millions de personnes (10%) en phase de crise alimentaire. Au total, ce sont 6,9 millions de personnes en phase sous pression, soit 22% de la population nationale.  

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De la présentation faite par Maina Hamadou  coordonnateur du Programme national de veille et de renforcement de la sécurité alimentaire (Pnvrsa) le 3 mai dernier à Yaoundé, l’on retient que sur les 58 départements au Cameroun, seuls 04 sont en sécurité alimentaire (qui ne sont pas concernés par l’insécurité alimentaire, Ndlr). 37 départements sont en phase sous pression (relativement stables mais pourraient basculer en insécurité alimentaire en cas de survenue d’une épidémie, d’une catastrophe, etc. Ndlr) contre 17 départements  qui vivent l’insécurité alimentaire au cours de la période sus-indiquée.

Parmi les facteurs qui occasionnent cette flambée des chiffres, l’on note entre autres, la persistance des attaques dans les régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest et Extrême-Nord dont la conséquence directe est la progression du nombre de déplacés internes. A ces facteurs il faut ajouter la pratique d’hygiène et accès à l’eau inapproprié, les dégâts des pachydermes sur les cultures du sorgho dans le Mayo Kani et le Mayo Sava (Extrême-Nord).

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Les inondations sont présentées comme une autre cause de la montée vertigineuse du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire au Cameroun. Un doigt accusateur est également pointé sur la hausse des produits de grande consommation due à l’ajustement de prix des produits pétroliers. Pour Gabriel Mbairobe, « la campagne agropastorale 2022-2023 a été impactée négativement par la flambée des prix des intrants agricoles tels que les engrais et les produits phytosanitaires principalement due d’abord à la crise russo-ukrainienne. Ensuite aux inondations survenues dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord et enfin à l’arrêt brusque des pluies dans la partie méridionale du pays, etc.»

Un impact sur la production

L’invasion des chenilles légionnaires d’automne (CLA), a entraîné une baisse de production en 2022 notamment dans l’Extrême-Nord. D’après le Minader,  cette région totalise un bilan céréalier brut déficitaire de -15 249 tonnes spécialement dans le Logone et Chari (-58 tonnes) le Mayo Tsanaga (-24 684 tonnes) et le Mayo Danay (-23 426 tonnes). Il en est de même pour la production animale qui a été négativement impactée par la hausse des prix des produits alimentaires pour le bétail et des épizooties, la hausse des prix des compléments alimentaires ainsi que la production d’huile de palme qui a chuté de 46% au Sud-Ouest en 2022 à en croire le membre du gouvernement.  

Lire aussi : Plus de 3,5 millions de camerounais en insécurité alimentaire « aiguë » en décembre

Pour mémoire, entre mars-mai 2020, le Cameroun comptait 2, 657 millions de personnes en insécurité alimentaire. Le nombre a légèrement fléchi pour se situer à 2,625 millions en 2021 avant de bondir à 2,865 millions en 2022 contre 3,012 millions de personnes à la même période en 2023. Ce qui induit un bond d’environ 350 000 personnes en l’espace de trois ans.

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