Congo-FMI : en route vers un 3ème décaissement
Le 9 février 2023, le Conseil d’administration du FMI approuvait le décaissement de 87 millions de dollars au terme de la deuxième revue de l’accord sur la Facilité Elargie de Crédit en faveur de la République du Congo. Le pays venait alors de franchir avec succès nombre de critères de réalisation donnant ainsi lieu à la mobilisation de la seconde partie de l’enveloppe de 445 millions de dollars du programme.
Depuis la fin des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI déroulées du 14 au 16 avril dernier, Washington, le Congo et le FMI semblent avoir accordé leurs violons sur l’atteinte des objectifs restés en suspens lors de la dernière revue. En fait, il fallait apporter des mesures correctives à quatre critères de réalisation liés à la situation budgétaire et à la dette. Depuis lors, des mesures ont été prises par des autorités pour y remédier.
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C’est ce qui amène le ministre congolais du Budget et des comptes publics, Ludovic Ngatsé, au terme de son entretien avec le Directeur général adjoint du FMI, le japonais Kenji Okamura, à annoncer que le pays, au cours du mois de mai à venir, pourrait bénéficier d’un troisième décaissement en lien avec le programme économique du pays sur la Facilité élargie de crédit.
Entre autres exigences satisfaites par le Congo pour bénéficier de ce décaissement, il y a eu la baisse des subventions des produits pétroliers à la pompe qui va de pair avec une déréglementation progressive des prix des carburants ; ce qui permet au pays de dégager des ressources financières orientées vers les dépenses de développement, le paiement des arriérés intérieurs ainsi que des aides sociales ciblées en faveur des plus vulnérables. S’agissant de cette baisse des subventions, le FMI exigeait 65% d’augmentation des prix à la pompe ou 50% minimum. Mais le gouvernement a consenti une hausse de 5% seulement dans les stations-services.
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En parallèle, les autorités devaient poursuivre l’accroissement de la mobilisation des recettes grâce à l’assainissement des finances publiques et réduire les exonérations octroyées aux entreprises publiques du secteur pétrolier.
«Nous avons aussi évoqué le programme de facilitation élargie de crédit et la programmation de la 3ème revue du programme prévue pour le mois de mai prochain », explique le ministre. Pour le ministre, les fonds ainsi décaissés permettront de poursuivre la série de réformes engagées dans le redressement de l’économie nationale notamment la gouvernance publique dont les ressorts s’en trouvent tordus par des fléaux tels la corruption.
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Le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre les principales mesures arrêtées de commun accord avec les équipes du Fonds lors de son dernier passage à Brazzaville fin mars. Il s’agit entre autres de la poursuite de l’élargissement de l’assiette fiscale, du recouvrement des arriérés d’impôts, des efforts supplémentaires dans la réduction des subventions aux carburants, conformément à la déréglementation progressive des prix des carburants associée à l’augmentation des aides sociales destinées aux populations vulnérables ; le renforcement de la gestion des finances publiques et de la dette en vue de l’accroissement de l’efficacité des dépenses publiques.
Le Congo est également atteint par des crises à répétition qui ont fragilisé le tissu économique à l’instar de la crise pétrolière de 2014 dont les effets ne sont pas encore endigués, le Covid-19 ainsi que les secousses de la crise russo-ukrainienne. Au Congo, l’activité économique a connu une hausse de 1,5% en 2022 après une contraction de 2,2 % enregistrée en 2021, selon les estimations de la Banque mondiale.
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