Tchad : le gouvernement augmente de 21,71% le prix du gasoil
Cette décision vient répondre à la recommandation du Fonds monétaire international(FMI) de réduire la subvention des prix à la pompe.
Depuis le 17 avril 2023, le prix d’1 litre de gasoil à la pompe est officiellement passé de 548 FCFA à 700 F au Tchad soit une hausse de 152 F en valeur absolue et 21,71% en valeur relative. « Le gasoil va passer de 548 FCFA à 700 FCFA à la pompe, mais le prix de l’essence reste officiellement à 518 FCFA »,a annoncé Djerassem Le Bemadjiel, le ministre des Hydrocarbures et de l’Energie qui dit avoir tenu une réunion avec tous les acteurs du secteur de distribution.
Toutefois, la sortie du gouvernement ne fait pas l’unanimité au sein de la société civile au vu des contestations qui affluent. Dans un communiqué exploité par nos confrères de Tchad Infos, l’Union syndicale du Tchad (UST) demande au gouvernement d’annuler cette décision qu’elle juge injustifiée. « Et c’est en ce moment que le gouvernement décide d’augmenter sans justification le prix du gasoil qui est à la base des produits de grande consommation. Elle aura inévitablement des répercussions graves sur notre consommation au quotidien », déplore la centrale syndicale.
Réajustement des subventions oblige
Mentionnons tout de même que cette actualité fait suite à deux évènements successifs. D’abord, elle intervient au moment où l’usine de Djermaya, l’unique raffinerie du pays, est en arrêt-révision depuis début mars dernier pour des raisons de maintenance. L’autre fait majeur c’est surtout les recommandations du Fonds monétaire international(FMI).
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En visite en terre tchadienne en mi-mars dernier, Kenji Okamura, le Directeur général adjoint de cette institution de Bretton Woods a insisté sur la nécessité pour ce pays de réduire les subventions des prix à la pompe. « J’ai salué l’engagement soutenu des autorités à dégager l’espace budgétaire nécessaire pour répondre aux besoins considérables du Tchad en matière de dépenses sociales et d’investissements. À cet égard, la rationalisation des dépenses non prioritaires, notamment les subventions régressives sur les carburants et l’électricité, et les réformes visant à renforcer la mobilisation des recettes non pétrolières seront cruciales », a-t-il prescrit.
D’après les données du FMI reprises par la Beac, 1 048 milliards de FCFA (soit 1,5% du PIB de la Cemac) ont été débloqués en 2022 par les Etats pour la subvention des prix à la pompe. Le Tchad occupe le 4e rang avec 86 milliards de FCFA derrière le Cameroun 1er (plus de 700 milliards de F), le Congo (250 milliards) et le Gabon (150 milliards). Le pays du Général Mahamat Idriss Deby Itno arrive devant la Guinée équatoriale (69 milliards de FCFA) et la RCA (12 milliards de F).
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Faut-il le rappeler, depuis l’année 2023, le Tchad est quasiment le 4e pays de la Cemac à procéder au réajustement des prix des produits pétroliers. Le premier étant la RCA où les prix du litre de Super ( 865 FCFA – 1 300 FCFA) , de pétrole ( 645 FCFA – 1 150 FCFA ) et de gasoil (855 FCFA- 1450 FCFA) ont été revu à la hausse.
Au Congo, le litre de gasoil se pratique désormais à 625F (+5%°) depuis fin janvier. Acculé par le FMI, le Cameroun, première puissance économique de la zone, a emboîté le pas aux deux premiers. Depuis le 1er février 2023, le litre de Super coûte 730 F (+15%) contre 720F (+25,2%) pour le gasoil.
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