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Conjoncture

Filière blé : péril sur les exportations françaises à destination du Cameroun

Les négociants pourraient suspendre l’exportation de blé à destination de l’Afrique, à la suite d’une décision prise par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation.

Les négociants et producteurs de blé français sont dans l’embarras. Le pays pourrait stopper ses exportations de céréales  vers le Cameroun ; Togo, l’Algérie ou l’Egypte… d’ici le 25 avril prochain. Tout part de la décision de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de surseoir l’utilisation de l’insecticide PH3 (ou phosphine) en fumigation des cales des navires qu’à la condition qu’il ne soit pas « au contact direct des céréales ».  Ce procédé permet de détruire les insectes et larves, mais en contact  avec les céréales,  il  peut présenter des risques en cas d’inhalation.  L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation envisage donc d’interdire cette technique à partir du 25 avril prochain.

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Sauf que si  cette décision est effective, les négociants français craignent de ne plus pouvoir assurer les exportations de cette céréale vers l’Afrique. « Si aucune décision n’est prise, le 25 avril, on ne pourra plus exporter vers des pays comme le Togo, le Cameroun, l’Algérie ou l’Egypte, qui exigent dans leur cahier des charges une fumigation en contact direct avec les grains », a déclaré à l’AFP Eric Thirouin, président de l’association des producteurs français de céréales (AGPB).  « On est au pied du mur. La Belgique, l’Allemagne, tous les autres pays européens ont réautorisé l’utilisation en fumigation directe, sauf la France. Ce qui fait que le 4e exportateur mondial de blé pourrait ne plus pouvoir livrer ses clients, ce qui aurait un impact grave pour la sécurité alimentaire, et pour la balance commerciale de la France » où les céréales pesaient « 11,5 milliards d’euros » en 2022 »a-t-il souligné.

Le gouvernement français pour sa part se veut rassurant « la France va continuer à exporter des céréales. Elle le fait dans le cadre du droit européen qui permet de déroger à l’interdiction (…) à la demande des pays d’import », a indiqué Marc Fesneau, ministre français de l’Agriculture. Olivier Becht, ministre français du commerce de son côté précise qu’il « a encore des clarifications juridiques à apporter, mais je puis vous garantir que d’ici au 25 avril, des décisions seront prises pour que les exportations puissent se poursuivre ».

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Vers une augmentation des prix

L’éventualité d’une nouvelle hausse des prix de la farine de blé,  n’est  donc pas à exclure, car depuis le déclenchement de la crise la farine de blé  sur le marché camerounais connaît un renchérissement des coûts inédit. En effet,  le prix de vente du sac de farine de 50 kg sortie usine étant passé de 17 000 à 19 000 FCFA ; puis en mars 2022, avec supplémentaire de 5 000 FCFA sur le prix du sac de 50kg, lequel est passé de 19 000 à 24 000 FCFA ou encore 28 000F. Les meuniers en subissent durement les effets avec cette envolée des coûts des matières premières. Ces derniers pourront donc inéluctablement  répercuter la hausse des coûts sur les prix final.

Selon les données officielles de l’INS sur le commerce extérieur du Cameroun pour l’exercice 2021, la France a été  le deuxième fournisseur du pays en blé après la Russie avec une quantité importée de 210,400 tonnes pour une valeur de 38,4 milliards soit près de 21% du poids des importations.

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