Economie numérique: un indice pour évaluer l’usage de l’internet au Cameroun
L’indice des droits et libertés de l’internet (Idli) est une innovation d’un groupe de chercheurs réunis dans le cadre d’une enquête initiée par l’ONG Protège QV sur le respect de la déclaration africaine des droits et libertés de l’internet.
Quel est le niveau d’application des droits et libertés de l’internet au Cameroun ? jusqu’à quel point la protection des données à caractère privé est assurée sur le cyberespace national ? et la liberté d’expression est-elle respectée sur cet espace ? Autant de questions que les experts réunis dans le cadre d’une enquête initiée par l’ONG Protège QV ont souhaité répondre de manière scientifique. D’où l’idée de créer l’indice des droits et libertés de l’internet (Idli) qui constitue un ensemble d’indicateurs selon leur pertinence et leur mesurabilité et une formule de calcul de cet indice. Les données sont essentiellement issues d’une enquête réalisée dans la ville de Yaoundé auprès de 301 personnes utilisant internet et âgées d’au moins 18 ans. La population d’étude est repartie suivant les variables : âge, sexe, arrondissement et niveau d’étude.
L’indice des droits et libertés de l’internet (Idli) se veut un outil de gouvernance dans la mesure où le gouvernement peut voir son évolution dans la valeur globale d’une période de mesure à une autre dans l’application des droits et des libertés de l’internet
Il ressort des différents calculs, les résultats suivants : une valeur de l’indice des droits et libertés d’internet de 0,59 sur une échelle de 0 à 1 pour le Cameroun en 2017, ce qui traduit une situation juste moyenne de respect des droits et libertés d’internet au Cameroun qui pourrait être mal interprétée si elle est prise globalement. « Cette valeur de l’Idli cache en effet d’importantes disparités entre les domaines concernés », notent les experts. On constate par ailleurs que la diversité culturelle et linguistique (1,00) et le droit à une procédure régulière (1,00) sont parfaitement respectés au Cameroun, alors que la liberté d’expression (0,11) et la liberté de réunion et d’association sur internet (0,17) sont très loin en deçà de la moyenne. Dans une meilleure posture restant tout de même faible, on compte l’égalité entre les hommes et les femmes (0,41) et l’accès et accessibilité à internet (0,37). Pour Sylvie Siyam qui a coordonné cette étude, malgré l’abondance des dispositifs juridiques et des initiatives visant à faire respecter les droits fondamentaux des femmes, l’égalité des sexes reste une promesse non tenue et souvent, un objet de risée publique.
L’indice des droits et libertés de l’internet (Idli) se veut un outil de gouvernance dans la mesure où le gouvernement peut voir son évolution dans la valeur globale d’une période de mesure à une autre dans l’application des droits et des libertés de l’internet. Au regard de l’échelle de l’Idli, la valeur est mauvaise lorsqu’elle est inférieure à 0,5, elle est moyenne si elle est situé entre 0,5 et 0,75, et bonne au cas où elle est supérieure à 0,75. Un instrument qui peut aussi servir de comparaison entre les pays africains.
[related_posts_by_tax taxonomies= »dossier »]