RDC : environ 80 milliards de F de UBA pour relancer la Sonahydroc
L’accord de partenariat signé en juillet dernier entre les deux entités s’est matérialisé par la réception fin mars 2023, d’une cargaison de 20 milles ™ (tonnes métriques) de gasoil pour soutenir la société Nationale Pétrolière de la République Démocratique du Congo (Sonahydroc SA) qui au cours des trois dernières années a tourné à la perte.
La convention signée en juillet 2022 entre la filiale congolaise du panafricain UBA (United Bank for Africa Plc) et la société Nationale Pétrolière de la République Démocratique du Congo (Sonahydroc SA) porte déjà ses fruits. Fin mars 2023, les responsables de Sonahydroc SA et ceux de UBA RDC ont procédé à la réception de 20 milles tonnes métriques (™) de gasoil à Matadi (chef-lieu du Kongo Central) pour relancer la Sonahydroc, l’entreprise publique spécialisée dans l’exploration-production, la commercialisation et la transformation industrielle des hydrocarbures et de leurs dérivés en République démocratique du Congo. Estimée à un peu plus de 78,5 milliards de Fcfa (130 millions de dollars), ce financement aura pour principale conséquence la réduction des montants de manque à gagner versés aux entreprises impliquées dans la distribution des produits pétroliers par l’État, apprend-t-on.
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Selon Jeanne Anie Ekeme, Directrice générale de UBA RDC, l’investissement de l’institution bancaire « contribue à la relance de la Sonahydroc afin qu’elle puisse participer de façon plus significative à l’importation des produits pétroliers dans l’Ouest de la RDC. (…) Il en résultera ainsi une trésorerie additionnelle qui pourra non seulement servir à soutenir les acteurs dans la filière, mais également à rediriger d’importants flux financiers provenant de ce secteur vers d’autres projets de développement qui impacteront positivement le bien-être des populations, » expliquait-elle lors de la signature de la convention en juillet de l’année dernière.
En outre, l’aide de UBA en faveur de Sonahydroc vient à point nommé. Fin février 2023, le ministre congolais des Hydrocarbures Didier Budimbu affirmait avoir mis en place un plan de contingentement, en réduisant la quantité servie au niveau des stations-service « afin de prévenir une pénurie sèche en carburant au pays, » ce qui a considérablement réduit l’offre de carburant, notamment le gasoil aux usagers.
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Bien plus, ce partenariat vient en soutien à Sonahydroc qui au cours des trois dernières années a tourné à la perte. Une situation notamment due aux créances clients estimées entre 2019 et 2021 (chiffres les plus récents, ndlr) à près de 8 milliards de F, font savoir nos confrères de ‘’Ouragan CD’’. A côté de cela, la créance envers l’État, évaluée à 141 millions de F au 31 décembre 2020.
Bras de fer
Entre autres entraves au développement de Sonahydroc, le bras de fer entre le ministre des Finances Nicolas Kazadi, et celui des Hydrocarbures Didier Budimbu. En effet pour réduire les pertes évoquées supra, Sonahydroc « exige au gouvernement l’activation des bonus des signatures dans des conventions pétrolières d’exploitation-production », et à ce sujet les deux ministres ne se sont toujours pas accordés sur l’arrêté interministériel devant fixer un nouveau taux de perception des droits, taxes et redevances du pouvoir central dans le secteur.
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Le budget 2023 pour sa part ne prévoit qu’1,2 milliard de F sur le bonus de signature des contrats de fourniture des produits pétroliers alors qu’en fin juin 2022, près de 10,2 milliards de F ont été engrangés grâce au bonus de signature des conventions de canalisation (transfrontalière, nationale, locale et provinciale, signature de l’avenant, cession d’intérêt). Le ministère des Hydrocarbures, non seulement qu’il n’a pas rendu public le montant des recettes à fin 2022, mais a surtout décidé de geler ce bonus de signature pour l’exercice 2023, au grand dam de la DGRAD (Direction générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participations). Entre-temps, la Sonahydroc ne fait qu’en pâtir.