Agriculture et élevage : 6 milliards des bailleurs de fonds pour financer le projet de Recensement général
L’Etat devra mobiliser les 4 milliards de FCFA restants pour combler les besoins de 10 milliards estimés dans le cadre du projet de recensement général de l'agriculture et de l'élevage. Ledit programme entend mettre à la disposition des pouvoirs publics et des acteurs du monde agropastoral et halieutique, des données fiables et détaillées pour des exigences de planification et de suivi-évaluation en faveur du développement de leurs activités.
Sans nouvelles depuis au moins deux ans, le projet sur le Recensement général de l’agriculture et de l’élevage (Rgae) vient de franchir un palier. Réunis autour de Gabriel Mbairobe, ministre de l’Agriculture et du développement rural (Minader) le 22 mars 2023 à Yaoundé dans le cadre de la 10e session du Comité technique du Rgae, les partenaires techniques et financiers tels que le Fonds international de développement agricole (Fida) de la Banque mondiale, ont promis une enveloppe de 6 milliards de FCFAau Cameroun. Ce montant représente les 60% des 10 milliards de FCFA requis en termes de besoins de financement du projet. C’est dire que l’Etat doit mobiliser les 4 milliards de FCFA (40%) restants dans le cadre de cette opération dont la mise en œuvre est attendue depuis dix années.
Lire aussi : Statistiques : les premiers pas du recensement de l’agriculture et de la population
Un chemin parsemé d’épines
En effet, initialement prévu depuis 2013 pour une durée de 42 mois (jusqu’en 2016), le Recensement général de l’agriculture et de l’élevage couplé au 4e Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph) n’a pas toujours débuté. Pourtant, lors de la 8e session du Comité technique, le 1er février 2021, le ministre de l’Agriculture et du développement rural Gabriel Mbairobe s’était voulu rassurant à ce propos en indiquant que toutes les mesures avaient été prises pour entrer à la phase opérationnelle dès cette année-là. « A cette date, nous pouvons dire que toutes les diligences administratives ont été faites. Nous commençons à voir le bout du tunnel. A partir du mois de mars 2021, nous entrerons dans la phase active du Rgae qui va connaitre son apothéose en juin-juillet par le dénombrement », déclarait-il.
Lire aussi : Statistiques agricoles: le recensement général agricole dans les tiroirs depuis 8 ans
Deux ans après, le coordonnateur national du recensement général de l’agriculture et de l’élevage attribue ce retard criard à plusieurs contraintes. Outre le manque de ressources financières, André Mbairano Dji relève que « certaines régions du pays ont des problèmes d’insécurité ». Or, « le recensement implique la descente effective sur le terrain des agents recenseurs parce que c’est au niveau des ménages qu’ils administrent les questionnaires ». Pourtant, « quand il y a insécurité, ce n’est pas évident de réaliser sereinement le recensement qui, pour cette année, sera mutualisé », explique-t-il dans une interview accordée à »Cameroon Tribune ».
Vers le bout du tunnel ?
Selon les prévisions du coordonnateur, les deux recensements devraient être réalisés de novembre à décembre 2023 mais à condition qu’un certain nombre de conditions soient remplies au préalable. Il s’agit notamment de mobiliser la totalité des fonds nécessaires, de finaliser l’actualisation du document de projet du Regae sur la cartographie et achever le recensement pilote en cours après la collecte des données sur la transhumance.
Lire aussi : Population, agriculture et élevage : les recensements généraux attendus depuis quatre ans
Pour mémoire, le Rgae vise à produire des informations statistiques sur toutes les exploitations de l’agriculture et de l’élevage et leur environnement, à contribuer à la mise en œuvre d’un Système permanent et intégré des statistiques agropastorales(Spisa). Cet outil fournira annuellement les données actualisées sur les projections, les productions et les superficies agricoles, le cheptel et l’aquaculture les revenus des ménages, leur situation alimentaire et nutritionnelle ainsi que les prix.
A date, les premières activités du programme logé au Minader révèlent que 70% d’emplois sont créés dans le secteur rural avec par exemple, une production de maïs estimée à 2,2 millions de tonnes et 1 million/hectare pour le sorgho.