Cemac : le Camerounais Eugène Blaise Nsom rebondit à la Beac
Sa nomination au poste de directeur général des études, des finances et des relations internationales intervient suite à son départ de la direction BEAC Cameroun, après une polémique née d’échanges épistolaires entre le ministre Camerounais des finances Louis Paul Motaze, et le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli. Eugène Blaise Nsom est nommé devant deux favoris : Hamadou Abdoulaye Directeur central des études, recherche et statistiques à la Beac et Jean Tchoffo Secrétaire général au Minepat.
Au sortir du conclave de Yaoundé le 17 mars 2023, EcoMatin a appris auprès de sources crédibles, des nominations de responsables au sein du gouvernement de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Notamment celle du Camerounais Eugène Blaise Nsom au poste de directeur général des études, des finances et des relations internationales de la Beac. L’Ancien directeur de la Beac nationale, remplace à ce poste l’Équato-Guinéen Ivan Bacale Ebe Molina. Eugène Blaise Nsom dame le pion à deux favoris constitués de Hamadou Abdoulaye Directeur central des études, recherche et statistiques à la Beac, qui compte à son actif 10 années d’expérience et Jean Tchoffo Secrétaire général au Minepat. Bien plus, Blaise Nsom rebondit dans les couloirs de l’institution d’émission monétaire suite à son départ en retraite survenu après une polémique née d’échanges épistolaires entre le ministre Camerounais des finances (Minfi) Louis Paul Motaze et le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli.
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Pendant que ce dernier excipait de l’âge de départ à la retraite d’Eugène Blaise Nsom pour le démettre de ses fonctions, Louis Paul Motaze fustigeait le caractère « unilatéral » de la décision du gouverneur de la Beac, « hors des usages pour les fonctions de ce rang ». Par ailleurs, le Minfi mettait en avant « les qualités professionnelles et humaines » du concerné tout autant que « sa collaboration et ses contributions » à l’élaboration des réformes des finances publiques notamment dans le cadre des programmes économiques et financiers menés avec le Fonds monétaire international (FMI). Au sujet de la diatribe qui avait découlé de ce quiproquo, plusieurs analystes prédisaient que cette situation « conflictuelle » pourrait entraîner des rebondissements. Même si finalement, tout était rentré dans l’ordre et le 1er février 2022, Eugène Blaise Nsom avait été rétabli dans ses fonctions pour « une période de six mois supplémentaires non renouvelables».
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La prorogation du bail d’Eugène Nsom avait provoqué des vents de divisions au sein du gouvernement de la Beac. L’ancien vice-gouverneur Dieudonné Evou Mekou avait fermement refusé de s’associer à la démarche de nomination d’un nouveau pensionnaire à la tête de cette instance, préférant s’aligner sur la décision du Cameroun. Au sens de l’article 55 des statuts de la Beac, « Les directeurs nationaux sont nommés et révoqués par le conseil d’Administration après agrément de l’Etat membre concerné. L’agrément en vue de la nomination est obtenu sur une liste de trois noms proposés par le gouvernement de la Banque centrale. Si l’Etat en question ne juge aucune de ses propositions pertinentes, il peut proposer lui-même à la Beac un autre profil, même issu de son administration ».
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On se rappelle que EcoMatin l’avait aussi annoncé au poste de Vice-gouverneur de la Beac, avant de désenchanter. « Nous sommes à la veille du sommet des Chefs d’Etats et c’est son nom qui est dans nos dossiers », nous avait alors rassurés une source proche du dossier. En effet, le président de la République avait, la veille du sommet, plutôt porté son choix sur son neveu, Dieudonné Evou Mekou, à l’époque DG de la CAA. Un changement de nom qui ne sera révélé que le jour du sommet par le représentant du Chef de l’Etat camerounais, le Premier ministre de cette époque.
Toutefois au sein de la Beac centrale, le report de Blaise était considéré comme une période transitoire pour permettre aux dirigeants camerounais de désigner un représentant à ce poste. Finalement, c’est fin mai 2022 que le Secrétaire général de la présidence de la République a fait savoir au Minfi à travers une correspondance avec copie au gouverneur de la Beac, le choix porté sur l’actuel dirigeant de la Beac nationale, Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi.
Faits d’arme
Administrateur civil principal, Blaise Eugène Nsom est un produit de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam) sorti en 1997. Par ailleurs titulaire d’un DEA en monnaie et financement, il devient donc la 4e personnalité de la banque centrale de la Cemac après y être entré en 2014 comme directeur central chargé des systèmes et moyens de paiement. Sa collaboration et ses contributions à l’élaboration des réformes des finances publiques, notamment dans le cadre des programmes économiques et financiers menés avec le Fonds monétaire international (Fmi) sont capitales.
Gouvernement de la Beac
Au terme de la conférence des chefs d’Etat de la Cemac, l’on apprend également le remplacement du Camerounais Dieudonné Evou Mekou, devenu président de la BDEAC, au poste de vice-gouverneur de la Beac par le Congolais Michel Dzombala, ancien directeur national de la Beac Congo. Le poste de secrétaire général est occupé par l’Equato-guinéen Salvador Mangue Ayingono, jusqu’ici secrétaire d’Etat à la Fonction publique et à la Planification administrative dans son pays. Le Gabonais Jean-Clary Otoumou quant à lui a été porté au rang de directeur général de l’Exploitation. L’ancien adjoint au directeur national de la Beac Gabon succède au Congolais Cédric Ondaye Ebauh.