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Congo

Congo : l’urgence de se conformer aux critères de référence du FMI

Le déblocage de l’appui budgétaire du 6 février dernier par le FMI laisse un goût d’inachevé dans le programme économique et financier du Congo. Le Fonds attend davantage de sacrifices des autorités et de respect de conditionnalités et de conclusion des réformes engagées pour que le pays retrouve la voie de la stabilité.

Alors que le directeur adjoint du FMI, Kenji Okamura, est en visite dans certains pays de la zone Cemac, notamment le Tchad et le Cameroun, le Congo, en dépit de l’approbation en février dernier des travaux de la deuxième revue et du déblocage de 87 millions de dollars, doit encore convaincre quant à sa capacité à faire aux exigences de la conjoncture.

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En réalité, c’est un « accordé avec faute » qui a sanctionné la dernière revue du programme économique et financier du Congo le 9 février 2023 au regard du volume de conditionnalités restées insatisfaites par les autorités. Car, si en plus de la conditionnalité sur l’affichage de la vérité des prix à la pompe qui a conduit à une augmentation de 5% des prix des carburants, le critère de référence structurel relatif au décret sur les règles en matière de conflits d’intérêts a finalement été honoré en début d’année avec la publication dudit décret, trois des cinq critères de performance de fin juin, souligne le communiqué du FMI de décembre 2022, n’ont pas été respectés.

Il s’agit en particulier, de la résorption du déficit primaire hors pétrole, le financement intérieur net dont les objectifs ont largement été dépassés. Le FMI attend toujours que le gouvernement atteigne le plafond de 50% voire 65% d’augmentation des prix des carburants à la pompe pour permettre à l’Etat de dégager les marges de manœuvres favorables au développement et au financement des programmes d’infrastructures, des réformes structurelles durables.

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De fait, le montant des subventions des prix des carburants a été en dépassement de 121% au cours de l’exercice 2022 s’établissant à 250 milliards de Fcfa contre une projection gouvernementale de 173 milliards de Fcfa dans la loi des Finances rectificative déposée en juin au Parlement.

Les recettes pétrolières ont été pondérées dans la loi des Finances 2022 à 1094,15 milliards de FCFA (1,85 milliard de dollars), soit une hausse de 16% par rapport à 2021 pour une production revue à la baisse de 125 millions de barils en 2021 à 110 millions de barils. Mais à la faveur de l’envolée des cours du brut au cours de l’exercice 2022, l’agence de notation Fitch Ratings a projeté une augmentation de 74% des recettes pétrolières du pays à 1572 milliards de Fcfa, contre 904 milliards en 2021. Des ressources grevées des dépenses sociales qui ont négativement impacté les performances de ce secteur tout au long de l’année. D’où les exigences abruptes du FMI pour que l’Etat sorte la tête de l’eau.

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En plus de la réduction du déficit hors pétrole, l’Etat, toujours dans le domaine des hydrocarbures, devra principalement supprimer en totalité la subvention nouvellement introduite en faveur de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), procéder à l’élimination des exonérations de TVA et de droits de douane dont bénéficie la SNPC. De plus, impose le FMI, à mesure que l’inflation diminuera en 2023, le gouvernement devra lever progressivement l’administration des prix des carburants à la pompe afin que le marché se régule de lui-même , ce à quoi il faut ajouter l’arrêt des subventions des transports publics, du gaz domestique et du pétrole lampant.

Comme mesure d’accompagnement, les autorités congolaises concèdent un renforcement de l’aide sociale en vue d’assurer la protection des couches vulnérables ; donner la priorité au développement, au paiement des arriérés et à la dette extérieure. De plus, la manne pétrolière doit désormais être prioritairement destinée à la constitution des réserves en raison des grandes incertitudes entourant les cours du baril de brut.

«La diversification économique et la création d’emplois dépendront de ces efforts budgétaires et de l’intensification des réformes structurelles. L’amélioration de la gestion des finances publiques (y compris l’investissement public et la dette) ainsi que la gouvernance, la transparence et les réformes du secteur financier seront prioritaires dans le programme de réforme du gouvernement », recommande le Fonds aux autorités congolaises dont le pays a connu une croissance de 2,8% en 2022.

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