Zone industrielle de Yaoundé : des investisseurs agressées et menacées sur le terrain de la Magzi
Les activités des industries installées par la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles, notamment dans le secteur de Mvan, sont gravement perturbées par un groupe d’anciens propriétaires de terrains.
Des investisseurs et entreprises sont menacés dans la zone industrielle de Yaoundé, la capitale politique du Cameroun. L’information est de Christol Georges Manon, le directeur général de la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi).
Dans un communiqué publié ce 21 février, le DG révèle que, depuis quelques temps, les activités des industries installées par la Magzi dans la zone industrielle de Yaoundé, notamment dans le secteur de Mvan, sont gravement perturbées par un groupe d’anciens propriétaires de terrains dans ladite zone qui auraient bénéficié d’une rétrocession desdits terrains bien que déjà expropriés et indemnisés.
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« Ces groupes d’individus, à travers le recours à des actes de violence et d’agression avec usage d’armes banches, s’opposent à l’implantation de nouvelles entreprises dans la zone, exécutent des travaux de lotissement sur les terrains qui leur auraient été rétrocédés ainsi qu’à leur vente et menacent de destruction de leurs investissements et déguerpissement les industries déjà implantées au cas où celles-ci refuseraient de payer entre leurs mains les loyers de la Magzi, en vertu des conventions de bail passée avec lesdites entreprises », affirment le DG.
Il indique que, face à cette situation, les travaux nécessaires à l’extension de la zone industrielle de Yaoundé Sud ont été déclarés d’utilité publique, incorporés au domaine privé de l’Etat et les terrains concernés par lesdits travaux affectés à la Magzi dans le cadre de la réalisation de son objet social consistant à l’aménagement de ladite zone en vue d’y implanter des industries, par décret n°85/171 du 09 novembre 1985 sur une superficie globale de 316 ha 51 a et 37 ca.
Christol Georges Manon ajoute que, les anciens occupants des lieux titulaires ou non d’un titre de propriété ont été expropriés et indemnisés par décret n°85/1/1791 décembre 1985. Et que plusieurs familles expropriées et indemnisées se sont irrégulièrement maintenues sur les lieux et ont procédé à la vente desdits terrains sur lesquels les nouveaux acquéreurs ont réussi à obtenir frauduleusement de nouveaux titres fonciers dont la nullité d’ordre public a été constaté par arrêté en date des 11 mars et O0 avril 2008 du ministre chargé des questions domaniales et foncières.
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« Compte tenu de ce qui précède, indique le DG, il invite les investisseurs à ne céder à aucune menace ni pression d’où qu’elle vienne ce d’autant plus que la Magzi est dans son bon droit. Il ajoute que les diligences nécessaires au rétablissement de la légalité ont été prises afin de permettre aux entreprises de poursuivre et mener leurs activités en toute sérénité.
Aux sources du conflit
En 2021, Christol Georges Manon avait déjà fait une sortie médiatique pour dénoncer l’implication de l’administration elle-même dans l’occupation illégale de la zone industrielle de Yaoundé-Sud. Il avait déclaré à cet effet : « Les autorités administratives habilitées par la loi à libérer les terrains illégalement occupés n’ont pas toujours apporté à la Magzi le concours attendu. La superficie de la zone industrielle de Mvan a été irrégulièrement modifiée par le conservateur foncier, en violation des dispositions du décret d’expropriation. Comme vous le constatez, le problème est complexe en raison de l’étroite implication de l’administration dans la situation décriée. C’est pourquoi il nous a paru judicieux d’en saisir les autorités hiérarchiques en vue d’y trouver une solution ».
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Selon le DG, l’occupation de cette zone industrielle freine les missions de l’entreprise dont le rôle de promouvoir le développement industriel et commercial du Cameroun. Pourtant, indique l’entreprise, la demande de terrain par les entreprises est très forte. La plupart des prospects, investisseurs potentiels venant de l’étranger qui sollicitent des parcelles de terrain afin de s’installer restent insatisfaits du fait de l’offre qui se situe en deçà des prescriptions et des exigences minimales. La situation se complique davantage avec les occupations illégales des terrains de la Magzi.