Appel à la grève des syndicats des travailleurs pour contester le Smig fixé par le gouvernement à 41 875 FCFA
Ils accusent le ministre du Travail et de la sécurité, Grégoire Owona, d’avoir arrêté ce montant unilatéralement.
La Cameroon Workers Forum (Cawof), organisme regroupant une dizaine de syndicats des travailleurs du Cameroun, vient de publier un communiqué contestant la récente décision du gouvernement camerounais de faire passer le Smig de 36 270 à 41 875 FCFA.
En effet, à l’issue de la 24è session de la Commission nationale consultative du travail (CNCT) tenue à Yaoundé le 8 février, les confédérations syndicales regroupées au sein du Cawof dénoncent « d’une part le radicalisme des pouvoirs publics au cours de cette discussion cruciale », et d’autre part le communiqué signé par le ministre du Travail et de la sécurité sociale (Mintss), Grégoire Owona, « tout seul à l’issue d’une rencontre tripartie et dont les termes ne reflètent la véracité du débat ».
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Selon Cawof, la réalité est que les représentants syndicaux n’ont à aucun moment approuvé ce montant du Smig, de surcroît à deux vitesses tel qu’évoqué dans le communiqué du Mintss. Et pour cause, le communiqué de Grégoire Owona viole les dispositions de l’article 62 du Code du travail faisant étant d’un Smig pour les agents de l’Etat relevant du Code du travail, et d’un autre formulé pour le secteur privé, tous pourtant régis par le même Code du travail, et qui seront étudiées et transmises au Premier ministre.
Compte tenu de ce qui précède, apprend-on, les Confédérations syndicales du Cawof ayant constaté le blocage du gouvernement, ont décidé après concertation bipartite, de surseoir à la proposition de l’intersyndicale du Smig à 100 000 FCFA/mois, et de s’aligner à celle du Smig à 60 000 FCFA/mois soutenue par deux organisations patronales à savoir le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) et Ecam, pour tous les travailleurs régis par le Code du travail.
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Plus virulent, le Cawof annonce un mouvement d’humeur. « Ainsi donc, et au vu de la mauvaise foi dont le gouvernement vient de faire preuve à travers le communiqué de ladite rencontre tripartite, curieusement signé par le visuel ministre du Travail, les confédérations syndicales membres du de l’intersyndicale réitèrent l’appel du Cawof à une mobilisation générale du 15 février au 15 mars 2023 : toute le monde en noir tous les lundis et arrêt systématique du travail tous les lundis dans la fonction publique dans les entreprises privés, tous secteurs confondues ».