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Dette souveraine : S&P maintient le Congo au bord du défaut de paiement

Grand producteur de pétrole en Afrique, le Congo-Brazzaville est fortement dépendant de l’or noir dont la fluctuation des prix à l’international constitue un argument de fragilité susceptible de déstabiliser une économie en pleine reconstruction.

Les nuages s’amoncellent sur l’économie congolaise. Le 27 janvier dernier, l’agence de notation américaine S&P Global Rating a maintenu la note de crédit en devises du pays à « CCC+ » assortie d’une perspective « stable », au terme d’une nouvelle évaluation. Avec cette notation, Brazzaville est maintenue dans la catégorie « Ultra spéculatif », 4 crans au-dessus du défaut de paiement. Ce qui signifie que le pays est vulnérable à des chocs qui pourraient à l’immédiat l’empêcher d’honorer ses engagements auprès de ses créanciers.

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Fragilités

Selon les analystes de S&P, l’économie devrait poursuivre son redressement, avec une croissance de 3,3 % par an en moyenne entre 2023 et 2026. Ce qui n’empêche pas que la position extérieure du pays soit fragile car l’État sera confronté à un « important » amortissement de sa dette, mais aussi et surtout parce que le solde budgétaire est toujours aussi fortement corrélé au pétrole dont le pays est l’un des principaux producteurs du continent. « La dépendance du pays à l’égard du secteur pétrolier reste un risque, compte tenu d’un ralentissement prévu des prix du pétrole et d’une croissance atone de la production, qui pourraient freiner la croissance économique globale au Congo-Brazzaville ainsi que les soldes budgétaire et courant du gouvernement » note l’agence.

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Le Congo est donc certes, 4 crans au-dessus du défaut, mais tel un géant au pied d’argile, sa situation reste « fragile » aux yeux de l’agence américaine qui ne manque pas d’évoquer des situations similaires en 2016 et 2017 où le pays a fait défaut à deux reprises sur ses euro-obligations. Bien que les conditions de liquidité se soient assouplies, notamment grâce au programme du FMI signé en décembre 2019, Brazzaville reste à la traîne pour ce qui est du respect des exigences du fonds. À l’issue des discussions dans le cadre de la seconde revue de l’accord triennal (2022-2024) au titre de la facilité élargie de crédit, l’institution de Bretton Woods avait jugé « mitigées » les performances du pays en matière d’assainissement des finances publiques. « Le déficit primaire hors pétrole et le financement intérieur net ont largement dépassé leurs objectifs » indiquait le fonds qui déplorait par ailleurs un risque de surendettement. « Le bilan du Congo-Brazzaville en matière de mise en œuvre des programmes et des réformes politiques du FMI reste médiocre » note S&P.

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Sur ces entrefaites une éventuelle dégradation pourrait intervenir si le gouvernement décidait d’inclure les dettes commerciales au sein des dettes souveraines – dans la perspective d’une restructuration –, par exemple. En revanche, S&P pourrait revoir sa position sous un jour plus favorable en cas d’amélioration dans la mise en œuvre du programme du FMI.

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