Complexe sportif d’Olembe : les dessous de la reprise des travaux par Magil
Pour revenir sur sa décision d’abandonner définitivement le chantier, le prestataire aurait perçu 4,5 milliards Fcfa au terme de la rencontre du 12 janvier à la présidence de la République. L’entreprise canadienne réclame encore 19 milliards Fcfa au titre des décomptes non-payés par le gouvernement, montant que le ministre des Sports refuse de valider.
Le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, a présidé le 12 janvier dernier au Palais de l’unité, à Yaoundé, une réunion de crise à laquelle ont pris part, outre le ministre des Sports et de l’Education physique (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi et quelques représentants de la task-force ayant piloté les chantiers de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021 tenue au Cameroun, vice-président exécutif de Magil, Franck Mathière. Au sortir de ce conclave qui s’est achevé par une visite du du chantier de construction du complexe sportif d’Olembe, objet d’une résiliation unilatérale du contrat par le prestataire depuis le 05 janvier 2022 pour défaut de paiement de ses décomptes par le gouvernement, le Français a annoncé que ses équipes reprendraient les travaux sur le dès le 16 janvier. A l’origine de ce revirement, affirme sur son site d’information, le magazine panafricain Jeune Afrique, le déblocage immédiat au terme de cette rencontre de 4,5 milliards Fcfa au profit de Magil. Ce paiement représenterait les arriérés dûs par l’Etat au titre des travaux supplémentaires réalisés par l’entreprise durant la Coupe d’Afrique des nations – et non inclus dans le contrat principal -, notamment sur la clôture de l’enceinte sportive et le câblage audiovisuel du stade principal.
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Outre la reprise annoncée des travaux, qui n’est pas effective au 18 janvier, Magil se serait engagé à clarifier certains points d’ombre au sujet des « malfaçons structurelles » relevées sur le chantier par la commission des recettes techniques du ministère des Sports et de l’Education physique et des nombreuses réserves émises par cette instance. Celles-ci portent principalement « sur des manquements observés sur le stade principal et les deux stades annexes. Les réserves restantes ne sont pas nécessairement du ressort de l’entreprise et requièrent une prise de position des autorités camerounaises », rapporte une source proche du dossier, citée par Jeune Afrique, qui ajoute que ladite commission se réunira en fin janvier pour délibérer sur ces dernières. Cette reprise annoncée des travaux sur Olembe et le paiement de 4,5 milliards Fcfa d’arriérés ne mettent pas pour autant fin aux dissensions entre Magil et le maître d’ouvrage, le Minsep. Les deux ne s’accordent pas sur le montant exact des décomptes non encore réglés par le trésor camerounais. Le premier parle d’une ardoise de 19 milliards Fcfa non réglée, qui prennent en compte le arriérés dûs aux sous-traitants locaux et étrangers du chantier qui sont aux abois depuis plus d’un an.
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Le ministère des Sports qui dénonce des surfacturations qui renchérissent les travaux par rapport au coût initial du projet, se refuse à valider ce montant. Le patron de ce département ministériel, Narcisse Mouelle Kombi, soutient que Magil a reçu à ce jour 42 milliards Fcfa sur l’enveloppe globale de 55 milliards Fcfa représentant le coût des travaux. « Ces montant cumulés représentent 76% du budget total du projet, sachant que les autres composantes de la phase 2, prévues par Piccini et bien que revues, sont restées au stade de maquettes », dénonce Mouelle Kombi », dans une correspondance adressée le 03 janvier dernier au Premier ministre, Joseph Dion Ngute. Le Minsep ajoutait dans le même document que, « malgré ces diligences, Magil n’a achevé aucune composante du complexe d’Olembe laissée par son prédécesseur Piccini ».
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