Industrie de transformation : nouvelle convention collective entre le patronat et les travailleurs
Elle a été signée ce 6 janvier 2023 à Yaoundé, sous l'égide du Syndustricam, en présence de Grégoire Owona, le ministre du Travail et de la sécurité sociale.
Il aura fallu environ 6 ans d’intenses travaux et négociations pour obtenir sa mouture définitive. La nouvelle convention collective des industries de transformation du Cameroun a finalement été adoptée et signée par les différentes parties. En présence de Grégoire Owona, le ministre du Travail et de la sécurité sociale, la liasse documentaire contenant les dispositions consensuellement arrêtées, a été paraphée par Jean Bosco Kitchabo, le représentant des travailleurs de ce secteur, par David Keobia, celui des employeurs, ainsi que par Angéline Sankep, cadre au ministère du Travail et de la sécurité sociale, présidente de la Commission mixte paritaire dédiée.
La nouvelle convention collective d’entreprise est bâtie sur une soixantaine d’articles. Parmi les réformes apportées, figurent la modification et la reprécision de la procédure de démission du travailleur d’un syndicat, ainsi que la procédure d’information de l’employeur, la formalisation des modalités de reversement par l’employeur des cotisations syndicales, l’internalisation des dispositions de l’Arrêté Minefop du 21 avril 2019 fixant les modalités de l’attestation de carence de la main d’œuvre nationale dans les projets d’investissement public et privé concernant le travailleur de nationalité étrangère, l’instauration d’un code d’éthique et de valeur opposables aux travailleurs.
« La convention collective a vocation à déterminer le statut collectif des salariés concernés et à régir la relation entre l’employeur et le salarié. En s’appuyant sur le Smig actuel et le taux d’inflation, les membres, après un accord collectif, ont posé les jalons qui présagent une cohésion sociale digne des espoirs des employés. La nouvelle convention nationale des industries de transformation, dont celle des membres du Syndustricam, est dotée d’un contenu très innovant et enrichissant aux fins de l’essor du secteur vital de notre économie », a ajouté Samuel Njanga Kondo Ngande.
Le nouveau texte intègre également, le relèvement des taux applicables aux calculs de l’indemnité de licenciement (désormais de 35% entre 1 à 10 ans d’ancienneté, 40 % entre 11-20 ans et 45% au-delà de la 20ème année), la revalorisation de la grille salariale à hauteur de 5,5% pour les catégories de 1 à 6, au taux de 3,5 % pour celles situées entre 5 à 9, et au taux de 2% pour les cadres des catégories 10 à 12. « Cette convention est le point de départ d’une nouvelle vie et d’une nouvelle collaboration avec les employeurs. Nos conditions de travail vont s’améliorer. Mais nous attendons toujours la revalorisation du Smig. En 2011, il se situait à 53 000 FCFA. Nous voulons également un nouveau code du travail », a réagi Jean Bosco Kitchabo.
Rappelons que c’est le 28 mai 2019 que le Syndicat départemental des industries chimiques du Wouri a saisi le ministre du Travail et de la sécurité sociale pour un accompagnement en vue de la mise sur pied d’un cadre tripartite devant procéder à la révision de la convention collective des industries de transformation du Cameroun. Suivra la signature d’un arrêté ministériel du 16 mai 2022 portant création d’une commission mixte paritaire avec pour mission de procéder à ladite révision du projet de convention soumis aux parties.
L’industrie de transformation du Cameroun renferme des filières à l’instar de l’agroalimentaire, alimentaire, chimique, textile, métallurgique, papiers dérivés électronique etc…Quant au Syndustricam créé en 1950, il est l’un des plus anciens syndicats du Cameroun. Son principal challenge est de contribuer à la défense des intérêts de ses membres, toutes activités confondues.
Les chiffres
Smig (53 000 FCFA) : C’est le seuil auquel se situait le salaire minimum interprofessionnel garanti en 2011. Les syndicats des travailleurs des industries de transformation plaident pour un retour à ce montant.
Production (295 163 tonnes) : C’est le volume total de cacao produit par le Cameroun en 2022. Le pays occupe le rang de 4ème producteur mondial de cette fève, et celui de 3ème producteur africain.
Recettes (11,3%) : Selon l’INS, le Cameroun a mobilisé 269 milliards de F de recettes d’exportation du cacao brut en fèves en 2021 soit 11,3% des exportations totales.