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Electricité : Pourquoi les tarifs des clients moyenne tension ont été révisés à la hausse

L’Agence de régulation du secteur de l’électrique invoque, entre autres raisons, l’explosion des charges liées à la production de l’énergie. Les conséquences potentielles de ce réajustement qui fâche sur les prix sortie usine des produits.  

Par décision datée du 12 décembre dernier, le directeur général de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEL), Jean Pascal Nkou, fixe de nouveaux tarifs de vente hors taxe de l’électricité pour les clients moyenne tension (MT) et les seuils minima de négociation des tarifs pour les clients dits « grands comptes » pour la période 2023-2025. Cette décision révolte les industriels à tel point que, le 22 décembre, l’Organisation camerounaise des industries de transformation de l’acier (Ocita), dans une correspondance adressée au Premier ministre, expliquait que le réajustement ainsi opéré sans concertation préalable induirait une hausse de 30% sur les tarifs d’électricité des entreprises avec une conséquence inévitable : la répercussion par les industries des surcoûts liés à ce réajustement sur le prix sortie usine des produits, tant les entreprises font face depuis la survenue du coronavirus en 2020, à une hausse continue des coûts des facteurs de production. Cette perspective est dommageable pour les consommateurs dont le pouvoir d’achat est à rude épreuve (pour dire le moins) dans un contexte sombre d’inflation généralisée. Des chiffres rendus publics fin octobre dernier par l’Institut national de la statistique (Ins) font état de ce qu’au plan général, les prix sortie usine étaient déjà en hausse de +16% au 2e trimestre 2022, en glissement annuel.

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Sur sa décision mentionnée supra et qu’il ne semble pas regretter, le Dg de l’Arsel explique que les charges liées à la production de l’électricité ont explosé ces dernières années. « Si l’on ne considère que l’inflation, on a observé en 10 ans une hausse cumulée de près de 16%. Il en est de même pour plusieurs autres intrants tels que les transformateurs, les compteurs, les câbles électriques et le combustible nécessaire pour le fonctionnement des centrales thermiques ». D’après Jean Pascal Nkou, ce déphasage entre l’augmentation des prix des  principaux facteurs de production de l’électricité et le gel des tarifs engendre un déficit qui est financé par l’Etat sous la forme de la compensation tarifaire. Sur ce point, il est à noter qu’en 10 ans, c’est-à-dire, depuis le gel des prix de l’électricité par l’ARSEL en 2012, l’Etat affirme avoir dépensé plus de 300 milliards Fcfa  pour soutenir les prix de l’électricité. Soit 30 milliards Fcfa chaque mois.

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Soutenabilité budgétaire

Selon l’actuel ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, le trésor public supporte en effet jusqu’à 150 Fcfa sur chaque kwh consommé par les ménages dont la consommation mensuelle est inférieure à 110 kwh. Ceux-ci ne paient donc que 50 Fcfa. Le même membre du gouvernement expliquait en mars 2022 que la consommation des unités industrielles raccordées au réseau moyenne tension avait été subventionnée à 20 milliards Fcfa au cours de la seule année 2021. Outre la contribution à la soutenabilité budgétaire, ce réajustement « au coût du service » est pour l’ARSEL « un levier essentiel pour l’attractivité des investissements nécessaires pour le développement du secteur et l’amélioration de la qualité du service, indispensable pour la compétitivité des industries ».

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