Awards : Financial Afrik prime 13 champions de l’économie et de la finance
Les lauréats qui viennent des quatre coins de l’Afrique et au-delà, ont reçu leurs prix le 08 décembre dernier à Lomé, au Togo.
Les Financial Afrik Awards 2022 ont livré leur copie, le 08 décembre dernier à Lomé, au Togo. Pour cette édition, la 5e du genre, placée sur le thème de « l’Afrique dans la finance verte », 13 personnalités africaines des secteurs de l’économie et de la finance ont été primées. Elles viennent des quatre coins du continent et se recrutent aussi bien parmi des responsables gouvernementaux, des chefs d’entreprises que chez des experts. L’actuel ministre des Finances de la République Démocratique du Congo (Rdc), Nicolas Kazadi, a reçu le Financial Afrik Award de ministre des Finances africain de l’année. Cet économiste bon teint a occupé par le passé les fonctions d’ambassadeur itinérant à la présidence de Rdc, nommé par le président Félix Tshisekedi, avant de recevoir le portefeuille des finances en avril 2021.
Les réformes qu’il a engagées dès son arrivée à la tête de ce département ont permis un accroissement exponentiel des recettes publiques de son pays. Plus concrètement, les recettes fiscales et non fiscales collectées en 2021 ont bondi de + 68% par rapport à l’année 2020, passant ainsi de 11 680 milliards de CDF (francs congolais), contre 7 400 milliards de CDF en 2020.
Autre lauréat, le Mauritanien Sidi Ould Tah, plébiscité banquier de développement de l’année en Afrique. Économiste lui aussi, il dirige actuellement la Banque arabe pour le développement en Afrique (Badea), institution bancaire panarabe qui, dans le cadre de son plan 2020-2024, a prévu d’investir 1,7 milliard de dollars dans le financement du secteur public africain, 1 milliard de dollars dans le secteur privé et jusqu’à 600 millions de dollars pour le commerce. Le prix du banquier de l’année est revenu au Béninois Serge Ekué, le président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad). Nommé à la tête de cette institution sous-régionale, cet expert financier entend en faire un « outil de référence pour un impact durable sur l’intégration et la transformation de l’Afrique de l’Ouest ». Il a promis d’injecter sur la période 2021-2025, pas moins de 3000 milliards de FCFA dans l’économie ouest-africaine, soit le double des investissements de la Boad dans les pays membres au cours du dernier quinquennat.
La ministre de la Promotion de l’investissement du Togo, Rose Kayi Mivedor, pour sa part, s’est vue décerner le prix spécial du leadership féminin en Afrique en 2022. Elle promeut l’image d’un Togo, « terre d’investissements ». Elle a édité il y a quelques mois, un document dénommé « Le yearbook Togo 2022-2023 », « dans le but de rendre accessibles des données économiques et dresser un aperçu des réalisations, effectuées et en cours, dans les secteurs clés de notre économie».
Le Togolais Arouna Nikiema, PDG de BBS Holding, un groupe de 11 000 employés présent dans 8 pays africains, a reçu le prix de Chief Executive Officer (CEO), qui récompense le meilleur entrepreneur africain, pour son leadership dans la gestion de haut niveau et son action dans le développement d’une économie panafricaine et continentale. Cet entrepreneur parmi les plus en vue au Burkina-Faso est acquis à l’idée que « le monde des affaires en Afrique doit être global. On doit parler continent ». Le Camerounais Marc Kamgaing, CEO de Harvest Asset Management, qui gère 241 milliards Fcfa d’actifs, a été fait Asset Manager de l’année. Fondée en 2017, Harvest Asset Management s’impose dans la zone Cemac en tant que leader de la gestion d’actifs. Le Néerlandais Patrick V. Verkooijen, CEO de Global Center on Adaptation (GCA), quant à lui, a reçu l’award du « deal vert » de l’année. Cette distinction lui est remise pour son engagement en tant que chef de file de la mobilisation de 25 milliards de dollars en faveur du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP). Le Financial Afrik Award du « deal de l’année » est revenu au Marocain Boufal Bensalah, PDG de la banque d’affaires Africa Bright, pour les premières obligations vertes d’Afrique Centrale en faveur de la société gabonaise Façade Maritime du Champ Triomphal, pour un montant de 20 milliards Fcfa.
Sans surprise, l’économiste de l’année n’est autre que le Togolais Kako Nubukpo, auteur du célèbre ouvrage « Une solution pour l’Afrique : du néoprotectionnisme aux biens communs », et de plusieurs livres et articles de référence sur l’économie africaine. Le fondateur de MFS Africa, le Béninois Dare Okoudjou, qui a racheté cette année la société américaine Global Technology Partners pour un montant de 34 milliards de dollars, a remporté le prix de la Fintech africaine de l’année. C’est en effet la première plateforme de services en Afrique.
Autre Camerounais dans ce palmarès, Valentin Mbozo’o, directeur général du Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac), a été désigné intégrateur monétique de l’année. Cette structure a mis en œuvre l’écosystème convergent GIMACPAY, qui fédère tous les systèmes et moyens de paiement électronique et rend disponible dans la Cemac, les services mobiles interopérables. Marena Gold du Malien Ismaël Sybi a reçu la distinction de meilleure PME. Société à capitaux 100% maliens, c’est l’une des rares entreprises africaines qui raffinent l’or en Afrique et fabrique des lingots.
Last but not least, l’award du « Lifetime achievement » a été remis au Togolais Gervais Koffi Djondo, cofondateur du Groupe Ecobank, de la compagnie Asky et promoteur des projets et initiatives panafricains. C’est l’une des grandes figures de l’intégration africaines.