Depuis 2019, les start-ups d’Afrique centrale ont capté moins de 1% des investissements destinés à l’Afrique
C’est ce qui ressort du festival de l’entrepreneuriat et de l’innovation numérique tenu du 22 au 24 novembre 2022 à la capitale économique camerounaise, Douala.
La ville de Douala a servi de cadre au festival de l’entreprenariat et de l’innovation numérique, tenu du 22 au 24 novembre 2022. Cette plateforme est un cadre idéal non seulement pour les startupers camerounais mais aussi ceux de la sous-région Afrique centrale qui rencontrent pour la plupart des difficultés de financement. A en croire la plateforme The Big Deal, l’Afrique centrale ne capte que 0,8% des investissements destinés à l’Afrique depuis 2019. Un financement qui reste cependant faible dans la mesure où sur les 4 milliards de dollars (2 544,6 milliards de Fcfa) investis dans l’économie numérique en Afrique, seulement 80 millions de dollars (50,8 milliards de FCFA) sont captés par les start-ups de l’Afrique Centrale. Une situation qui plombe l’évolution de ces startups tant sur le plan financier que technologique.
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Au vu des nombreux défis qui se posent, le festival de l’entrepreneuriat et de l’innovation numérique entend mettre en synergie les différents acteurs de la scène afin de construire un écosystème plus fort. Il intervient de fait comme un canal de valorisation et mieux, d’encouragement du potentiel innovant des camerounais et des ressortissants d’Afrique centrale; aux fins d’attirer les investisseurs et obtenir de meilleurs accompagnements pour les start-ups. « Il s’agit d’un événement de référence pour la promotion, l’investissement et le débat autour de l’innovation et l’entreprenariat numériques et technologiques du Cameroun », a précisé lors de son discours d’ouverture Steve Tchoumba, le Directeur exécutif de Activ Spaces.
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Au cours de ce colloque de 3 jours, les acteurs de l’écosystème du numérique ont exposé leur savoir-faire auprès des participants (investisseurs, chefs d’entreprises, acteurs de l’écosystème technologique). La phase de la visite des stands a été ponctuée par l’exposition de quelques solutions numériques notamment celles qui permettent de se protéger contre les hackers et de s’assurer une bonne cybersécurité ; une application qui permet entre autres de recevoir un signal sur son téléphone, lorsqu’il y a par exemple une fuite de gaz à son domicile ; ou encore une application qui permet de former les enfants de 5 ans et plus à la cybersécurité.
Doléances
Le manque de financement décrié par les start-ups a une fois de plus été remis au goût du jour lors des échanges entre les différents maillons de la chaîne. Les start-ups de l’Afrique centrale entendent donc unir leurs forces pour entrer en possession des financements mis à leur disposition. « Nous explorons déjà des potentiels de collaboration entre le Gabon, le Cameroun, le Tchad, la Rca, et voir comment en termes de réseau, on peut être plus important sur le continent ».
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De leur côté, les étudiants de la Sillicon Mountain-Buea espèrent plus de visibilité disent-ils, est le noyau de la technologie du numérique au Cameroun. « On a beaucoup de compétences. Mais, on a des difficultés financières. Il faut attirer des investisseurs et construire même des investisseurs locaux. Peu d’investisseurs locaux investissent dans le digital. Il faut donc convaincre les Camerounais d’investir dans les start-ups, même si cela n’entre pas forcément dans leur registre d’investissement ». Des doléances prises en compte par le gouvernement camerounais qui leur promet un accompagnement à l’instar de la bourse de l’innovation entrepreneuriale lancée il y’a une semaine dans le cadre de la semaine mondiale de l’entreprenariat.