À court terme, le Cameroun pourrait difficilement honorer ses engagements sur les marchés obligataires (Rapport)
Selon le rapport de novembre 2022 de Nkafu Policy Institute, un groupe de réflexion qui analyse le budget de l’Etat du Cameroun, l’Etat doit prendre des mesures efficaces pour réduire son taux d’endettement même si son Trésor public est actuellement en mesure d’honorer le paiement des intérêts de la dette.
Dans une récente interview accordée à nos confrères de Cameroon Tribune, le Directeur général de la Caisse autonome d’amortissement(CAA), Richard Evina Obam a fait savoir que la dette du Cameroun se situait à 12 374 milliards de FCFA à fin septembre 2022 soit une hausse de 411 milliards de F en valeur absolue et 11, 2% en valeur relative par rapport à fin juin . Ces données n’ont pas échappé à l’analyse du groupe Nkafu Policy Institute dont le propos est d’assurer la soutenabilité et la viabilité de la dette publique au Cameroun au cours de l’année 2022. Ledit rapport révèle en substance que, si les mesures efficaces ne sont pas prises, « il serait difficile pour le Trésor camerounais d’honorer l’intégralité des engagements financiers de l’État sur les marchés obligataires dans un avenir proche, notamment en ce qui concerne les paiements au titre du service de la dette », lit-on dans le rapport de novembre.
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En effet, les résultats de la viabilité de la dette rendus publics par Nkafu Policy Institute révèlent que « le ratio de liquidité, service de la dette extérieure/exportations (29,46%) est bien supérieur au seuil calculé (21%) tandis que le ratio de liquidité, service de la dette extérieure/recettes fiscales (17,17%) est en dessous de son seuil critique (23%) ». Des chiffres qui traduisent non seulement la dépendance de l’économie nationale en ce qui concerne l’échange mais aussi la faible diversification de la production.
Par contre, l’enquête indique que malgré la viabilité du Trésor public camerounais, le pays demeure dans une situation de surendettement élevé. La preuve, sur le ratio de solvabilité, « la dette extérieure/PIB (30,06 %) et dette publique/PIB (42,62 %) sont inférieurs à leurs seuils critiques calculés respectifs (55 % et 70 %), tandis que le ratio dette extérieure/exportations (302,5 %) est supérieur à son seuil calculé (240%)», apprend-on du rapport.
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Pour promouvoir la liberté économique et réduire la dette, Nkafu Policy Institute propose un certain nombre de solutions. Il s’agit entre autres, de consolider le partenariat public-privé ainsi qu’un mode de financement alternatif plus abordable pour le secteur public à court terme. Ledit rapport recommande également au Cameroun, des prêts concessionnels (sur le marché international) en lieu et place des non concessionnels. Un choix qui permettrait au pays de Paul Biya d’« assurer le paiement régulier du service correspondant de la dette ». A ces propositions s’ajoutent, une meilleure budgétisation des fonds publics ; gage d’une bonne productivité et enfin, la promotion de la compétitivité de l’économie et une plus grande diversification de la production en vue d’« augmenter les recettes d’exportation ainsi le solde du compte courant de la balance des paiements, qui est structurellement déficitaire ».
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