Le changement climatique pourrait entraîner des pertes annuelles du PIB d’au moins 2% d’ici 2050 au Cameroun
Dans ce rapport présenté par la Banque mondiale hier, 16 novembre 2022, à l’Assemblée nationale, les experts invitent le gouvernement à mener des actions concrètes sur le terrain pour minimiser les risques dans les années à venir.
Il y a encore quelques semaines, plusieurs localités de la région de l’Extrême-Nord étaient noyées dans les eaux. Cette situation avait obligé de nombreuses familles à quitter leurs domiciles en laissant derrière elles leurs biens. Le phénomène n’est pas nouveau. Il revient à chaque saison de pluie depuis au moins 10 ans aujourd’hui avec d’innombrables pertes. C’est l’une des conséquences du dérèglement climatique auquel fait face le Cameroun. Au moment où se tient la Cop 27 à Charm el-Cheikh en Egypte, la planète suffoque.
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Même si le Cameroun ne contribue pas significativement à l’émission des gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique, il paie et paiera le lourd tribut si les mesures urgentes ne sont pas prises. La Banque mondiale a procédé hier, 16 novembre 2022, à la présentation annuelle du rapport sur les changements climatiques au Cameroun à l’Assemblée nationale. Il en ressort clairement que le changement climatique pourrait entraîner des pertes annuelles du PIB d’au moins 2% d’ici 2050. « Les dommages et pertes liés au climat pourraient augmenter aussi le taux de pauvreté d’au moins 2,2% d’ici 2050 affectant directement un million de personnes dans le pays », souligne le rapport. Pour accroître la résilience, les investissements s’élèvent en moyenne à 1,4% du PIB sur la période 2022-2030 dans tous les pays. Au niveau du Cameroun, on prévoit 9% du PIB pour pouvoir aller au niveau de la résilience et de l’atténuation. Ce niveau d’investissement maintiendrait de façon générale les pays sur la bonne voie pour réduire les émissions d’environ 70 % par rapport au niveau actuel d’ici 2050. Le Cameroun aura besoin de moyens financiers importants pour combler ses actions climatiques.
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Les travaux se sont tenus sous le thème : le climat et le développement. Ils étaient présidés par la vice-présidente de la chambre basse du parlement, Muyali Mary Boya. A en croire Naye Bathily, directrice des relations extérieures pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale : « Ce rapport est très important pour le Cameroun. Il était donc important pour nous de le présenter à l’Assemblée nationale ». L’honorable François Xavier Mpon a invité l’institution internationale à poser des actes concrets pour aider le Cameroun à résoudre le problème de changement climatique.
REACTIONS
« Ce rapport va permettre au Cameroun d’ajuster sa stratégie »
Honorable Aliyoum Fadjil, premier son, président du Réseau parlementaire sous la Banque mondiale et le Fmi
Les changements climatiques sont les défis majeurs dans le monde entier. Au moment où nous tenons cet atelier, le monde entier se réunit à Charmacheck, en Egypte, pour essayer de voir comment lutter efficacement contre ce problème. La banque mondiale qui accompagne notre pays le Cameroun a sorti un rapport climat et de développement. Nous avons estimé qu’il était important d’informer les populations camerounaises de ce qui se passe. C’est un rapport très riche. Nous savons les défis que nous vivons dans notre pays. Avec le changement climatique, nous voyons ce qui se passe à l’Extrême-Nord avec des inondations. Les conséquences sont importantes. Cela a un effet sur la crise alimentaire. Nous pouvons remercier la Banque mondiale car ce rapport va permettre au Cameroun d’ajuster sa stratégie.
« Des pertes économiques dues aux changements climatiques »
Nabile Cheharli, directeur des opérations de la Banque mondiale
Même si le Cameroun ne contribue pas significativement à l’émission des gaz à effet de serre, il fait néanmoins face à des effets du changement climatique. Il est important de le relever. Dans ce rapport, la Banque mondiale a relevé quelques effets et des pertes économiques dues aux changements climatiques. Nous avons proposé quelques solutions afin de permettre au Cameroun de mieux gérer la situation. Ces solutions concernent les domaines de l’agriculture, de la gestion des villes et des forêts entre autres. Nous restons optimistes quant à la capacité du Cameroun à se mettre en ordre de bataille pour appréhender avec manière ces défis de notre temps.
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