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Cameroun: tour de vis du Premier ministre sur les activités de Yango

Dans un décret daté du 10 octobre 2022, le Chef du gouvernement rend obligatoire l’obtention d’une licence et d’une autorisation préalable avant de proposer les services de transport de personnes par taxi opéré via les plateformes mobiles.

8 ans après la publication du dernier décret fixant les conditions d’accès aux professions de transporteur routier et auxiliaire des transports routiers, l’activité a connu de nombreuses mutations. De nos jours, plusieurs autres modes de transport de personnes et de marchandises sont venus se greffer à la liste de ceux que le gouvernement a recensés dans le décret publié en 2004 par Peter Mafany Musonge, un ancien Premier ministre. Il s’agit notamment, du transport de marchandises et de personnes par tricycle, les services d’exploitation de l’activité de location de voitures, et pour finir, les services de transport de personnes par taxi opéré via les plateformes mobiles. Cette dernière catégorie connaît d’ailleurs un boom exceptionnel depuis l’arrivée sur le marché local  de l’opérateur russe Yango, qui propose des services de taxi en ligne.

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Le succès de la plateforme, mais également sa grille de prix défiant toute concurrence  a poussé les conducteurs classiques de taxi à requérir l’aide du gouvernement pour qu’il réglemente son activité qu’ils assimilent à de la concurrence déloyale. En réponse, le ministère des Transports a sommé l’opérateur de constituer entre autres, un siège, une succursale, un bureau, une représentation ou une joint-venture au Cameroun. En attendant que Yango se conforme à toutes ces exigences, les entreprises ou les particuliers qui utilisent ses services doivent désormais solliciter une licence afin de proposer en toute légalité, les services de taxi. C’est du moins ce qui transparaît du décret signé le 10 octobre 2022 par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute. Pour obtenir le précieux sésame, ces derniers doivent s’acquitter d’une somme de 15 000 F au titre de la redevance instituée pour la délivrance des licences de transport routier pour la catégorie S10  réservée aux services de transport de personnes par taxi opéré via les plateformes mobiles. Une autre redevance, cette fois inhérente à l’obtention d’une autorisation d’exercice des professions de transporteurs routiers dans le même segment, est fixée à 200 000 F.

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Autres aménagements

Le patron du gouvernement a également apporté d’autres ajouts au décret rédigé par son lointain prédécesseur. Dans le détail,  le service de transport de personnes et de marchandises par tricycle est désormais assujetti à l’obtention d’une licence dont la redevance est fixée à 7500 F. Pour le transport de marchandises dangereuses (hydrocarbures/combustibles) sur le territoire national, le requérant doit s’acquitter d’une somme de 100 000 F afin d’obtenir une autorisation lui permettant d’exercer en toute légalité. Le paiement du double de cette somme est désormais obligatoire pour obtenir une autorisation pour l’exercice de l’activité de transport routier de marchandises diverses pour compte propre, mais également pour le transport routier de marchandises pour compte propre. Il faut compter 50 000 F si l’on veut obtenir une autorisation pour mener une activité relative à la location de voitures, ainsi que pour le transport exceptionnel.

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