Financements : 51% du portefeuille actif de la BAD au Cameroun est destiné aux projets routiers
Avec cette enveloppe estimée à plus de 680 milliards de F, l’institution bancaire se positionne aux côtés de la Banque mondiale et de l’Union Européenne (EU) entre autres, comme premier bailleur de fonds en ce qui concerne le financement des projets routiers dans le pays.
Le Cameroun est le pays de la sous-région Afrique centrale où la Banque africaine de développement (BAD) s’est le plus investie en matière de financement au secteur du transport révèle l’institution. Avec un portefeuille actif évalué à 1300 milliards de F dans le pays, la BAD révèle que 51% de cette enveloppe est destiné au financement des projets routiers, soit un peu plus de 680 milliards de F. Ces projets concernent, selon l’institution, la construction, la réhabilitation ou encore l’aménagement des infrastructures routières. Parmi les plus importants figure le financement par l’institution des importants corridors Douala-N’djamena et Douala Bangui, qui combinent dans leur parcours, chemins de fer, routes et infrastructures de franchissement. Ces deux projets financés par la BAD aux côtés de plusieurs autres partenaires au développement du pays, notamment la Banque mondiale et l’Union Européenne (UE), ont permis de réduire le temps de trajet, respectivement de 15 à 7 jours et de 10 à 5 jours.
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Par ailleurs, cette enveloppe globale du portefeuille actif de la BAD au Cameroun permet à l’institution d’occuper une place de choix parmi les plus importants bailleurs de fonds aux projets du pays. Soit, au-dessus de la Banque européenne d’investissement (BEI) dont le portefeuille de coopération avec le Cameroun s’élevait à 577,52 milliards de F à mai 2022. Ou, auprès de la Banque mondiale (BM) envers laquelle le pays enregistre une dette de plus de 1000 milliards de F au 31 avril 2021 selon une note de conjoncture de la Caisse autonome d’amortissement (CAA). La même note a révélé que la dette du Cameroun auprès du Fonds monétaire international (FMI) s’élève à 548 milliards de F à la date citée supra.
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Le défi de la maturation des projets
Toutefois, il convient de préciser que ces projets financés avec le concours de la BAD rencontrent très souvent un problème d’aboutissement dans leur mise en œuvre. Chose que l’institution a reconnu, en évoquant entre autres la lenteur dans l’exécution des travaux sur le terrain. On peut citer entre autres le projet routier Ring-Road dans la région du Nord-Ouest dont les travaux piétinent alors que la livraison dudit chantier est attendue depuis plusieurs années. Ou encore, le corridor Yaoundé-Brazzaville, dont les travaux ont été financés à hauteur de 251 milliards de F par la BAD, dont la réception des travaux continue d’être attendue côté camerounais, alors que la part qui revient au Congo a déjà été livrée. Cette situation conduit très souvent à la réalisation de ce projet hors délai, ou encore à l’augmentation du volume des soldes engagés non décaissés, qui se chiffrent à 492 milliards de F au 31 avril 2021 vis-à-vis des financements de la BAD. Selon la CAA, plusieurs facteurs sont à l’origine de ces problèmes que rencontre la mise en œuvre des projets financés par la BAD. L’établissement public souligne que la BAD accorde des financements à l’Etat du Cameroun alors que les projets devant bénéficier de ce financement ne sont pas encore matures. Parmi ces facteurs figurent également la contractualisation tardive des projets et la faible capacité financière des entreprises adjudicataires, les lenteurs dans la libération des emprises de certains projets, l’appropriation insuffisante des procédures d’exécution des fonds de contrepartie, les lenteurs dans l’octroi des avis de non objection de certains bailleurs de fonds.
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