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Politiques Publiques

Farines locales : le Cameroun à l’épreuve du désenclavement des bassins de production

Le gouvernement veut poursuivre avec une ardeur renouvelée, les initiatives visant à viabiliser les voies d’accès aux bassins de production répartis à travers le pays. Mais…

Le Cameroun vient de se doter d’une plateforme des promoteurs de farines locales. L’idée est simple. Réduire la dépendance à la farine de blé, voire casser la prépondérance de ce produit sur le marché local, dans le but ultime d’abaisser la facture des importations. Bien que cette initiative soit fortement soutenue par le gouvernement qui voit en elle la matérialisation de sa politique d’import-substitution lancée en 2021, elle est cependant l’otage de la disponibilité de la matière première. En effet, les premiers produits dérivés faits à base de farines locales mis en vente au mois de mars de l’année en cours, coutaient très chers du fait de la modicité de la matière première et de son coût très élevé.

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5 mois après, la tendance ne s’est pas inversée. Toutefois, les assurances apportées par le gouvernement le 23 août 2022, lors du lancement officiel de la plateforme des promoteurs de farines locales tendent à confirmer sa volonté de rompre avec cette dynamique. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le Directeur Général de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Zoutene Doufene, au sortir de la cérémonie de démarrage de l’initiative susmentionnée. «Dans le secteur agricole, la plupart du temps, on reste dans les sentiers battus. Il s’agit de la sollicitation des producteurs qu’on accompagne avec des subventions. Nous pensons qu’aujourd’hui nous devons aller au-delà de ce que nous apportons aux producteurs. C’est pour cela que les engagements de l’Etat pour ce qui est de la plateforme des promoteurs de farines locales, on peut les décliner sur 3 points», a-t-il déclaré.

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Il s’agit principalement du renforcement du développement des infrastructures de base dans les bassins de production. A en croire Zoutene Doufene, l’absence d’infrastructures viables, notamment routières, est responsable à hauteur de 30% du coût élevé des produits finis fait à base de manioc, de patate ou de maïs. Ce qui lui fait dire que «Si l’Etat accompagne non pas seulement par des subventions, mais par des désenclavements en renforçant véritablement les infrastructures dans les bassins de production ce sera quelque chose qui permettra de booster ce secteur».

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Ce discours n’est pas nouveau. Le gouvernement mène depuis plus de 5 ans, en collaboration avec plusieurs partenaires financiers internationaux, un vaste programme de désenclavement des bassins de production. Rien qu’en 2021, plus de 4 milliards de F ont été investis dans la région de l’Est, afin de désenclaver les bassins de production et appuyer les filières agropastorales dans la Boumba-et-Ngoko, du Haut-Nyong, du Kadey et du Lom-et-Djerem. Cette année, le ministère des Travaux publics a également engagé des travaux similaires dans la région de l’Adamaoua, pour une enveloppe globale de 1,4 milliards. D’autres projets de même envergure ont été initiés dans d’autres localités du pays. Toutefois, certaines de ces routes, notamment celles en terre, ne sont pas régulièrement entretenues, en raison de la modicité de l’enveloppe dédiée au programme d’entretien routier.

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