Cameroun : 40 milliards pour l’entretien du réseau routier en 2023
Cette enveloppe budgétaire est la même que celle mobilisée pour l’exercice 2022. Ce qui remet au goût du jour, le sempiternel problème du financement au rabais de l’entretien routier au Cameroun, décrié depuis plusieurs années par la structure en charge de ce programme.
Pour l’année prochaine, le Fonds routier aura à sa disposition une somme de 39,82 milliards de F pour mener à bien les chantiers prévus dans le cadre du Programme d’entretien routier (PER). Cette enveloppe est la même que celle mobilisée l’année dernière pour le même programme. A cette dernière, devrait s’ajouter le report des ressources non engagées en 2022, qui vont certainement osciller autour de 1,5 milliards de F. Ce qui au final, va porter l’enveloppe globale à plus de 40 milliards de F. L’annonce a été faite le 22 août dernier, par le directeur général des études techniques du ministère des Travaux publics (Mintp), Donnat Takuete.
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Ce dernier a également donné des détails concernant les chantiers prioritaires pour le PER 2023. «La priorisation va se pencher sur les tranches conditionnelles N°1 et 2 des projets en cours d’exécution sur les routes nationales et régionales y compris les prestations de contrôles; la phase 2 des travaux de construction du pont sur la rivière Avo’o tronçon de Batchenga-Edzendouan. Ces interventions se feront également, sur les tranches conditionnelles N°1 et 2 selon les cas, des contrats de gestion technique des stations de pesage fixes», ont précisé les services de communication du Mintp. Un accent sera également mis sur la phase 2 de réhabilitation de certains bacs et la phase 2 des opérations de collecte des données de dégradation sur les routes nationales et régionales.
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Certainement en raison de la modicité de l’enveloppe budgétaire y dédié, l’entretien routier en 2023 tiendra uniquement compte des projets sur routes régionales avec un niveau de priorisation défini par les Présidents des Conseils régionaux, tout en tenant compte de l’ensemble des projets d’entretien en cours dans les différentes régions tout financement confondus. A cette condition s’ajoute également celle de l’équilibre régional, qui devra intégrer les interventions dans une même Région, sur les routes nationales, régionales et communales (projets en cours ou nouveaux), afin d’éviter les disparités dans les allocations d’une région à une autre.
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Comme évoqué supra, la maigreur de l’enveloppe budgétaire allouée au Programme d’entretien routier devrait encore susciter un vif débat en 2023, comme c’était déjà le cas en 2022. Comparé aux besoins financiers réels estimés à 800 milliards de Fcfa en 2022, l’enveloppe budgétaire actuelle ne permet de prendre en charge que 13,8% du linéaire total des routes à entretenir. Une situation vivement critiquée il y a un an, par Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics.«Le linéaire du réseau routier est passé de 55?000 km en 2010 à 121?873,93 km en 2021, soit un accroissement de 121 %, sans accroissement correspondant des ressources d’entretien et de maintenance», a-t-il déclaré en décembre 2021, devant les parlementaires.
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Pour remédier aux problèmes de financements, le ministère des Travaux publics a élaboré une Stratégie d’entretien durable des routes en terre en 2021. A en croire ce département ministériel, cette initiative vise à maintenir en permanence et à un coût optimisé, ce réseau routier à un niveau de service appréciable.