L’Etat préconise de limiter l’inscription de nouveaux projets à financements extérieurs sur la période 2023-2025
L’information a été donnée le 16 août 2022 à Yaoundé, au cours des conférences élargies de programmation budgétaire et de per- formance associées.
L’Etat du Cameroun ne voudrait pas s’endetter davantage au cours du triennat 2023-2025. Pour ce faire, il a été préconisé lors des conférences élargies de programmation budgétaire et de performance associée le 16 août dernier, de limiter l’inscription de nouveaux projets au cours de ladite période. Il s’agit précisément des projets qui bénéficient des financements extérieurs. La priorité va donc revenir à l’achèvement des projets en cours pendant ce trimestre. D’autant plus que, le Cameroun dispose en réalité de 474 projets en cours d’exécution. Pour achever ceux-ci, le pays a besoin selon le Minepat, d’un crédit budgétaire qui s’élève à 1 716 milliards de F. Toutefois, l’enveloppe optimale qui a été prescrite pour la période 2023-2025 dans le document de programmation budgétaire, s’élève à 170 milliards pour l’achèvement desdits projets. En clair, identifier de nouveaux projets nécessite la recherche de nouveaux financements. Une démarche, qui au vu de ce qui précède semble dangereuse, étant donné que le Cameroun ne dispose déjà pas d’assez de ressources pour achever les projets en cours de réalisation.
En plus de la raison sus évoquées, il faut noter que le Cameroun dispose selon une note de conjoncture mensuelle de la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), de 3 746 milliards de soldes non décaissés au 30 juin 2022. Des financements dont les conventions ont été signés avec les bailleurs de fonds, mais dont les travaux tardent à démarrer pour plusieurs raisons, notamment en ce qui concerne le choix des soumissionnaires. « Ces lenteurs dans l’exécution des budgets constituent un frein important pour l’absorption rapide des financements disponibles, nécessaires pour la réalisation des projets du Cameroun, dans les délais afin d’atteindre la vision souhaitée par le chef de l’Etat… » Précise la note de conjoncture. Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire qui a présidé le lancement de ces conférences, s’est donc voulu clair à ce propos. « Aucun nouveau projet n’est à inscrire dans la programmation budgétaire » a précisé Alamine Ousmane Mey. D’ailleurs, le ministre a tenu à ce que les examinateurs veillent au respect de cette mesure jusqu’au terme des travaux le 28 août 2022 prochain.
Il convient de préciser que les conférences élargies de programmation budgétaire et de performance associées sont destinées à l’examen des programmes des départements ministériels. Elles ont surtout pour objectif d’orienter les ressources de l’Etat vers les projets dont l’impact est significatif dans la vie des populations.