Route Ntui-Mankim : l’entreprise China Railways 20 sur le gril du maitre d’ouvrage
Le maitre d’œuvre est accusé par le ministère des Travaux publics d’être en partie responsable des retards observés dans la réalisation de ce chantier. D’autres facteurs sont également relevés, notamment la pénurie de carburant qui a plus ou moins empêché son déploiement.
En dépit de la relative accalmie observée sur le marché des hydrocarbures, après un mois de juillet tumultueux dû à la pénurie de carburant, les impacts de cette crise ne sont pas encore totalement dissipés. Plusieurs secteurs d’activité en ont subi les affres, notamment dans le BTP, où plusieurs prestataires ont été contraints d’observer un break. Cette situation a provoqué un ralentissement des travaux de la route Ntui-Mankim, une section de la nationale N°15, dont l’entreprise chinoise China Railways 20 (CR20) assure la maitrise d’œuvre. « Sur le terrain, les travaux n’ont pas démarré sur les routes communales, on constate également l’arrêt des travaux de terrassement pour cause de pénurie de gas-oil, l’ordonnancement des tâches qui est approximatif », a relevé le ministère des Travaux Publics, dans une note d’information publiée sur son site internet. Ceci au terme d’une descente effectuée par une équipe de la Cellule des Projets Routiers à financement conjoint, entre le 26 et le 31 juillet 2022, sur le lot 2A Ntui-Ndjolè, long de 60 km y compris 73 km de route communale, où le taux d’exécution des travaux est de 5,6% pour une consommation des délais 37,5%.
Parmi les autres contingences relevées, le maitre d’ouvrage relève des difficultés liées à la libération des emprises. En effet, le déplacement du réseau électrique n’est pas encore effectif, le contrat de l’entreprise FOGAH, sous-traitant de l’énergéticien camerounais Energy of Cameroon (Eneo), est encore en attente de signature. La mission de la CPR-FC dénonce en outre le non-respect des recommandations de l’administration et de la mission de contrôle par l’entreprise, la mauvaise organisation interne de l’entreprise, caractérisée par un faible niveau de coordination des activités du chantier, le retard dans la mise en exploitation du concasseur.
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S’agissant du lot 2B Ndjolè-Mankim (36,7km), le taux d’avancement des travaux se situe à 6,42 % pour une consommation des délais de 37,5%. Sur cet axe routier, les goulots d’étranglement sont quasiment identiques que sur le lot Ntui-Ndjolè. Ici, l’entreprise China Railways 20 est également mise en index. L’on déplore le non-respect du planning d’exécution des travaux, la forte pluviométrie, la pénurie de gas-oil, mais aussi le non démarrage des travaux sur les routes communales. « Des multiples recommandations pour lever les contraintes à la bonne exécution des travaux ont été formulées. Il a été instruit par le ministre des Travaux Publics, de consigner les dites recommandations dans un panneau à afficher à l’entrée des bases vie de l’équipe projet, et servir une mise en demeure à évaluer dans un délai de 21 jour », précise la cellule de communication du Mintp.
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Le maitre d’œuvre CR20 avait en effet été désigné en novembre 2021, en remplacement du Portugais Elevolution, et au détriment de Synohydro qui était également en course pour l’adjudication de ce marché. L’affaire avait suscité des vagues de protestations, au point où la Banque Africaine de Développement (BAD), principal bailleur de fonds, avait dû intervenir pour calmer le jeu. Pour le lot Ntui-Ndjolé, une avance de démarrage de 7 milliards de FCFA a été payée par l’Etat camerounais, et s’agissant du deuxième lot Ndjolé-Mankin, 4,7 milliards de Fcfa ont été souscrits pour l’avance du démarrage des travaux pour un montant global de 11,7 milliards de FCFA. Il convient de préciser que l’axe routier Ntui-Mankim va faciliter le raccordement entre la région du Centre et la partie septentrionale du pays, et qu’il fait partie de l’aménagement de la route Batchenga- Ntui-Yoko-Tibati-Ngaoundéré, la nationale N°15.
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