Crise de carburant : la consommation e carburant d’Hysacam revue à la baisse
Les besoins de la société Hygiène et salubrité du Cameroun se chiffrent à 1,5 million de litres par mois, mais ces quantités ont baissé de 500 000 litres, en raison du rationnement imposé par la conjoncture. Ceci a également réduit de 20% le taux de couverture du service de propreté assuré par l’entreprise.
La société Hygiène et Salubrité du Cameroun (Hysacam), à l’image de la grande majorité des entreprises dont l’activité est tributaire de la disponibilité du carburant, a été sérieusement impactée par la crise de carburant, déclarée en juin dernier et prononcée durant le mois de juillet. Les camions de la société étaient quasiment sur le point de garer si le gouvernement n’avait pas pris des mesures coercitives pour essayer de maintenir son activité à flots. Dans un contexte marqué par les difficultés d’approvisionnement du marché en produits pétroliers, Hysacam a fait partie des privilégiés du gouvernement dans sa politique de rationnement. Pour éviter une rupture dans le service de propreté, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, a instruit le 13 juillet dernier, la directrice générale de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp), Véronique Moampea Mbio, de mettre à la disposition d’Hyscam, 250 000 litres de gasoil par semaine, via quelques marketers.
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« J’ai l’honneur de nous demander de bien vouloir instruire les chefs de dépôts de servir les camion- citernes des marketers Delta Petroleum et TotalEnergies destinés à la société Hysacam, dont le besoin hebdomadaire est de 250 000 litres de gasoil, afin de préserver l’image de nos villes et surtout la santé de nos populations », a prescrit le ministre à la Dg de la Scdp. Hysacam a donc pu s’approvisionner auprès de ces deux opérateurs dans les villes où elles sont présentes. Les besoins de consommation de la société d’assainissement ont ainsi été revus à la baisse, passant de 375 000 litres de gasoil par semaine à 250 000 litres. « Sur nos besoins de consommation qui se chiffrent à 1,5 million de litres de gasoil par mois, on ne reçoit qu’un million de litres. Il y a 500 000 litres qui manquent pour couvrir les coins et recoins du pays afin d’assurer de manière optimale le service de propreté », explique Ahmadou Garba, directeur de la Communication chez Hysacam. A l’échelle du mois, le déficit de consommation est évalué en valeur relative à 33%, en raison du rationnement imposé par la conjoncture.
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Ramassage d’ordures en baisse de 50%
Cette politique de rationnement n’est pas sans conséquence sur le service de propreté. La collecte des ordures ménagères n’est plus réalisée qu’à 50% dans de nombreuses villes suite à cette pénurie de carburant. Le taux de couverture du service de propreté assuré par l’entreprise a baissé de 20%. « Nous avons une couverture de 70% des villes, tandis que 30% de nos capacités restent à déployer dans les quartiers, et cela nécessite beaucoup de moyens pour y parvenir », ajoute le chef de la Communication d’Hysacam.
Il faut préciser que les communes d’arrondissement de Yaoundé 6 et Yaoundé 7 sont les plus impactées par cette crise de carburant, à cause de la longue distance entre ces communes et la décharge de Nkolfoulou, près de Soa dans le département de la Mefou et Afamba. D’où l’urgence d’aménager des points de ruptures des déchets. Malheureusement, les mairies ont de la peine à mettre à disposition ces points de ruptures de décharge, qui devraient en effet permettre que les déchets y soient stockés en journée, puis (re)chargés dans les camions en soirée à destination de la décharge principale. Rappelons que le gouvernement explore en ce moment une approche différente de gestion des ordures ménagères, et pourrait adopter le mode par taxation, qui consiste pour le citoyen à payer le service directement à l’entreprise prestataire. C’est le modèle en vigueur au Rwanda. Le ministre de l’Habitat et du développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, a d’ailleurs conduit une délégation camerounaise cette semaine au Rwanda dans le cadre d’une mission dont l’objectif est d’échanger les expériences et de s’approprier son approche dans la gestion des déchets urbains afin améliorer la salubrité des villes camerounaises.
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