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Cryptomonnaie : la RCA capte 820 millions de FCF via le Sango Coin

Les investisseurs adoptent timidement le Sango Coin. Une semaine après l’ouverture de la vente au public, seulement 6% des jetons de la cryptomonnaie centrafricaine émis ont été vendus.

Le 25 juillet dernier, la République centrafricaine (RCA) a officiellement mis en vente les premiers jetons de Sango Coin, la cryptomonnaie nationale centrafricaine. Ils sont accessibles sur le site officiel dédié. Cette vente devrait se dérouler en 13 cycles et pour la première phase qui s’étendra sur un mois, le pays a émis 210 millions de jetons. Le vendredi 29 juillet 2022, soit cinq jours après l’émission, seulement 6% des jetons ont été vendus ce qui a permis à l’Etat d’obtenir la somme de 1,27 million de dollars soit 817 millions de FCFA. Un lancement timide, jugent les experts qui estiment néanmoins qu’il est encore trop tôt pour déclarer l’échec de cette cryptomonnaie. « Alors que tout est encore à construire et que rien ne permet encore de savoir si Sango connaîtra un succès ou un échec, il convient de reconnaître le caractère inédit de cette initiative, qui plus est venant d’un gouvernement » explique un expert en Bitcoin.

Lire aussi : RCA : face aux exigences du FMI et à l’interdiction de la COBAC,  le Sangocoin en posture délicate

À l’issue des 13 cycles, le Sango Coin devrait s’écouler à 4,2 milliards d’unités et chacun des cycles imposera de bloquer les jetons pendant un an. Les fonds ainsi levés auprès des investisseurs permettront au pays d’investir dans divers projets pour le développement du pays. Par exemple, dès la prochaine phase, il sera possible d’utiliser ses jetons pour acquérir la citoyenneté du pays. Cela coûtera 60 000 dollars de Sango Coin, qui seront verrouillés pendant cinq ans. Un passeport centrafricain sera délivré et les investisseurs bénéficieront d’une exonération d’impôts sur leurs revenus en cryptomonnaies. Un programme de « résidence électronique » est également à venir en bloquant 6 000 dollars pendant 3 ans. Si la « e-Résidence » ne confère pas la citoyenneté, elle offre néanmoins, elle aussi, la fiscalité avantageuse et permet de simplifier les démarches administratives pour les acteurs souhaitant s’impliquer dans le projet Sango. Dans la même lignée, 10 000 dollars d’investissements, verrouillés durant 10 ans, permettront l’acquisition de 250 mètres carrés de terrain dans le futur quartier dédié aux cryptos de Bangui, la capitale du pays.

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Ce projet prend corps au moment où la Beac, à la demande de la RCA, a consenti à mettre en place un cadre normatif pour les cryptomonnaies dans la Cemac. Pourtant, au moment de son adoption en avril dernier, la loi crypto en RCA avait provoqué l’ire des autres Etats membres ainsi que des institutions sous régionales. Mais aujourd’hui la situation est abordée avec beaucoup plus de calme. Réunis en session extraordinaire le 20 juillet dernier à Douala, les membres du conseil d’administration de la Beac (composé de deux administrateurs pour chaque État de la Cemac et de deux pour la France) ont d’ailleurs prescrit à l’institut d’émission d’engager « des réflexions visant à créer sa propre monnaie numérique ». Les monnaies numériques sont directement émises par les banques centrales et mises à la disposition des ménages et des entreprises sans intermédiaire. L’idée sous- jacente ici, pensent certains, est de contrecarrer la montée du modèle centrafricain.

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