RDC: le gouvernement attend 200 milliards de dollars sur la vente aux enchères de 27 blocs pétroliers et 3 gaziers
Malgré les critiques formulées par l’Ong Greenpeace, le ministre congolais des Hydrocarbures, Didier Budimbu renseigne que cette opération va rapporter des revenus qui permettront en même temps de développer le pays et faire face aux répercussions de la crise russo-ukrainienne.
Le 18 juillet 2022, le gouvernement de Kinshasa a décidé d’engager la vente aux enchères de 27 blocs pétroliers et 3 gaziers aux investisseurs et ce, malgré les alertes lancées par les acteurs de l’environnement. Pour le ministre congolais des Hydrocarbures Didier Budimbu, la vente aux enchères de ces blocs pétroliers est plutôt une opportunité de développement pour le pays. « Avec tous ces 27 de blocs, on avoisine 2000 milliards [de dollars américains] en termes de revenus, donc c’est énorme pour notre pays et grâce au pétrole, ce pays peut réellement se développer, on n’a pas ça pour qu’on s’en serve comme ornement, on a ça pour que nous puissions nous en servir et c’est ça que nous allons faire. Actuellement, avec la crise ukrainienne, le Congo a aussi le droit de bénéficier de ses ressources, et le gouvernement a levé l’option », a-t-il expliqué.
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Cette décision de la Rdc intervient 7 mois après la déclaration commune signée entre le président Félix Tshisekedi et le Premier ministre Boris Johnson du Royaume-Uni lors de la Cop 26 en novembre 2021. Cet accord qui a permis de débloquer des investissements multi bailleurs d’une valeur de 500 millions de dollars américains au cours des 5 premières années pour protéger les forêts de la Rdc avec l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (Cafi). L’un des 12 objectifs de la lettre d’intention Cafi-RD Congo (2021-2031) stipule par exemple que « la transparence de la gouvernance des ressources naturelles est renforcée par l’examen juridique des concessions agricoles, forestières, minières et pétrolières existantes, l’annulation des concessions illégales, ainsi que la publication de tous les contrats » et un autre de préciser « aucune concession agro-industrielle ne sera attribuée dans les forêts de haute valeur et les tourbières ».
Irène Wabiwa Betoko, chef de campagne forêts à Greenpeace pour le bassin du Congo trouve des inconvénients à l’action du gouvernement congolais dans la mesure où elle pourrait affecter non seulement la biodiversité mais aussi, des vies humaines. « Si ce projet n’est pas arrêté, cela va avoir des conséquences farouches contre le climat, mais aussi sur les communautés locales. Les peuples autochtones, qui d’ailleurs ne sont même pas informés de ce plan, pourraient affecter leurs vies de manière irrévocable. Il ne s’agit pas ici de regarder seulement les intérêts financiers ou économiques, mais il y a la vie de millions de communautés congolaises, de millions de personnes à travers le monde qui serait en jeu », argumente la défenseure la défenseur de la nature.
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