Pénurie de carburants : les organisations humanitaires en RCA réduisent leurs activités
Face à la pénurie qui s’est installée depuis deux mois, les organisations humanitaires de l’ONU et des pays partenaires, ont été contraint de réduire leurs opérations de ravitaillement et d’approvisionnement auprès des personnes vivant d’aide humanitaire.
Plus de trois millions de personnes vivant d’aide humanitaire sont privées de denrées alimentaires depuis des semaines et autres services en raison de la réduction des opérations d’approvisionnement et de ravitaillement des cibles situées en zones rurales par les aéronefs des organisations humanitaires.
En effet, au cours des deux derniers mois, la pénurie de carburant en République centrafricaine, a contraint les organisations humanitaires de l’ONU et de pays partenaires, à réduire considérablement leurs opérations. Ce qui a fait grimper les prix des denrées alimentaires dans le pays.
«La pénurie de carburant ajoute une crise à la crise, pense Tchatat Godain Powell du Conseil norvégien pour les réfugiés en République centrafricaine ; il est vital pour les familles qui dépendent de l’aide, pour survivre, que le carburant pour la réponse humanitaire, soit fourni d’urgence et réponde aux besoins opérationnels».
La situation a contraint cette organisation humanitaire à sacrifier nombre de bénéficiaires de l’aide dans certaines régions les plus touchées du pays. «Dans la province de Kaga-Bandoro, nous n’avons pu acheter que 25% du carburant nécessaire ce mois-ci ; ce qui nous a empêchés d’aider les familles dans le besoin pendant six jours consécutifs », a déclaré Tchatat Yakwa Godain Powel.
Alors que 63% de la population ont besoin d’aide humanitaire et de protection, les vols humanitaires de l’ONU à l’intérieur du pays ont été suspendus ou reportés. Selon le dernier planning du Service aérien humanitaire des Nations unies (UNHAS), les vols de Bangui à Kaga Bandoro et Alindao sont passés de trois par semaine à une fois toutes les deux semaines.
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Ainsi, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, le manque de carburant et la flambée des prix font augmenter le coût des opérations humanitaires. Dans le détail, au cours du mois dernier, l’approvisionnement en carburant pour les opérations du Conseil norvégien en RCA par exemple, a été réduit de 50% dans tout le pays.
Les programmes d’eau, d’assainissement et d’abris sont les plus touchés car ils sont les plus gros consommateurs de carburant en raison de l’utilisation de camions de transport. De plus, le prix d’un sac de ciment a atteint 30 dollars, soit une augmentation de 50% ; quant à la baguette de pain qui coûtait 125 FCFA son prix est passé à 175 FCFA soit 40% d’augmentation.
«Le manque de carburant nous tire le tapis sous le pied tandis que le manque de financement humanitaire nous empêche de nous relever. Les pays donateurs doivent tenir compte de l’augmentation des prix et veiller à ce que la réponse puisse s’intensifier pour répondre aux besoins. Si le financement n’est pas augmenté de toute urgence, l’impact de la guerre en Ukraine continuera à entraîner un pays largement affaibli par des années de conflit dans une spirale descendante », conclut Tchatat Godain Powell.
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