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Business et Entreprises

La restructuration de la Sodecoton porte déjà ses premiers fruits

Pour la première fois depuis au moins 05 ans, sa production cotonnière devrait frôler la barre de 300 000 tonnes, en 2018-2019.

La Société de Développement du Coton (Sodecoton) a donc renoué avec des bénéfices. Les chiffres officiels font état de 4,3 milliards de FCFA pour la période 2016-2017. Ce, après trois années de pertes sèches d’un montant global de 35,6 milliards de FCFA. C’est à la faveur du plan de relance de cette entreprise, implémentée depuis quelques années, avec pour retombées principales la rénovation du matériel roulant qui permet d’évacuer à temps la production des champs vers les usines (évitant ainsi la mouille du coton), puis la réhabilitation des équipements de production qui a permis aux machines de tourner à 90% de leurs capacités (contre environ 50% auparavant). Par conséquent, la Sodecoton voit désormais grand en matière de production. Cette entreprise ambitionne de porter sa production à 400 000 tonnes en 2021, puis à 600 000 tonnes d’ici à 2025. Mais déjà, le géant agro-industriel de la partie septentrionale du Cameroun, vise une production de 295 000 tonnes de coton au cours de la campagne 2018-2019 courante, apprend-on de sources autorisées au sein de l’entreprise.


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Cette unité agro-industrielle, qui encadre plus de 250 000 producteurs de coton dans le pays, devrait ainsi, grâce à cette prévision, atteindre le même niveau de production qu’en 2014, année après laquelle la production nationale de coton est repassée sous la barre des 290 000 tonnes, atteignant même souvent à peine 250 000 tonnes. Ceci à cause des effets conjugués de la baisse des cours mondiaux, des pertes consécutives à la mouille du coton et à la commercialisation du coton local au Nigéria, où les prix étaient souvent jugés plus rémunérateurs par les producteurs camerounais. La Sodecoton est même promise à de beaux prochains jours, avec des appuis financiers conséquents pour la poursuite de son plan de relance. C’est le cas notamment avec une dette de 15 milliards FCFA que va contracter le Cameroun auprès de la (Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), pour investir dans la Sodecoton. Le président de la République a en effet signé le 7 décembre 2018 un décret habilitant le ministre en charge de l’Economie, à signer avec cette banque, un accord d’un montant de 25 millions de dollars, soit environ 15 milliards FCFA. Ce financement, selon le décret présidentiel, servira à l’importation d’engrais au profit de la Sodecoton. Le montant de 15 milliards FCFA, précise-t-on, correspond exactement à celui que cette société attend de l’Etat camerounais, depuis 2017, au titre d’appui devant permettre la restructuration de cette entreprise.


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Egalement, la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC), organe spécialisé du groupe de la Banque Islamique de Développement (BID), entend signer dans les prochaines semaines, un accord de prêt  du type Mourabaha (contrat d’une marge bénéficiaire connue et convenue entre les parties), avec le Cameroun, pour un montant de 98 millions d’euros, soit environ 64,2 milliards FCFA. Ce financement servira à l’acquisition d’intrants agricoles (engrais, pesticides, herbicides), du coton graine et de graines de soja. Le fruit de ces investissements agricoles sera vendu sur place au Cameroun, selon les sources officielles. L’appui de la BID pourrait ainsi participer à la relance de la Sodecoton) qui a échoué dans la production du soja en 2017. Car, l’industriel s’est heurté au fait que son huile n’a pas réussi à se positionner sur le marché camerounais. Bien plus, la commercialisation du tourteau de soja a été mise en difficulté par la grippe aviaire, explique-t-on.

Lutter contre les exportations frauduleuses une nécessité vitale pour la Sodecoton

Cette entreprise a par exemple perdu 12 milliards de FCFA durant la campagne cotonnière 2010-2011 du fait des exportations frauduleuses massives du coton-graine du Cameroun vers le Nigéria.

C’est un autre pan important du plan de relance de la Société de Développement du Coton (Sodecoton). La lutte contre les exportations massives de la production de coton vers le Nigéria, où les prix sont souvent jugés plus rémunérateurs par les producteurs Camerounais. Ainsi, la rénovation du matériel roulant de la Sodecoton par exemple, rendue possible grâce à sa restructuration  permet d’évacuer à temps la production des champs vers les usines (évitant ainsi la mouille du coton), puis la réhabilitation des équipements de production qui a permis aux machines de tourner à 90% de leurs capacités (contre environ 50% auparavant). Car, les exportations massives frauduleuses du coton-graine du Cameroun vers le Nigéria fait beaucoup  perdre une bonne partie de la production cotonnière camerounaise, avec notamment des pertes en devises. Lors de la campagne cotonnière  2010 -2011 par exemple, la Sodecoton avait perdu 12 milliards de FCFA.  Cette révélation avait été faite au ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, le 28 décembre 2011 à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord, lors du lancement de la campagne de commercialisation par les responsables de la Sodecoton.


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Les responsables de cette entreprise qui encadre plus de 250 000 producteurs de coton dans cette partie du pays avaient expliqué que durant la campagne cotonnière 2010-2011, le coton-graine du Cameroun a connu des exportations frauduleuses massives vers le Nigéria. A en croire  ces derniers, les estimations de détournement s’élevaient à 25.900 tonnes de coton graine. Soit, 16% de la production de coton-graine du Cameroun. Toutes choses qui ont entrainés des pertes de près de 12 milliards de FCFA à la Sodecoton. Face à cette situation, Luc Magloire Atangana avait rappelé aux producteurs du coton de la partie septentrionale du pays que les dispositions de l’arrêté n° 016/MINDIC/CAB du 11 septembre 2000 portant suspension de l’exportation du coton-graine du Cameroun. « Cet arrêté est toujours en vigueur», avait-il martelé. Le ministre du Commerce avait par la même occasion indiqué que les contrevenants devraient « rendre compte ». Sans toutefois oublier d’interpeller l’autorité administrative, les autorités traditionnelles et les populations. C’est ce qu’il avait donc appelé « l’appel de Maroua ». Scellant ainsi un pacte avec les producteurs du coton dans le septentrion que la campagne de commercialisation de la filière.

En effet, les 25 000 producteurs qu’encadre la Sodecoton reçoivent de cette entreprise des intrants agricoles, comme des engrais, bref des appuis divers et leur production ne devrait être vendue prioritairement à la Sodecoton. Mais du fait des prix aux producteurs un peu plus flatteurs du côté nigérian et grâce à la porosité de la frontière, cette production se retrouve  en grande partie sur le marché nigérian. Le plan de relance de la Sodecoton, outre le fait de booster sa production, devrait accorder une attention particulière à la sauvegarde de ladite production.

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