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Hygiène et salubrité : N’djamena et Niamey redevables de plus de 2 milliards à Hysacam

La société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) a cessé ses prestations dans ces deux villes africaines depuis 2012 en raison d’arriérés de paiement, non soldées jusqu’à ce jour malgré des promesses non tenues d’apurement de cette dette de part et d’autre.

L’expertise de la société Hygiène et Salubrité du Cameroun (Hysacam) est sollicitée dans plusieurs capitales africaines. L’année dernière, l’entreprise a même prospecté à  Kinshasa en République Démocratique du Congo, à Libreville au Gabon et à Bangui en République Centrafricaine, à l’invitation des autorités municipales de ces villes respectives, dans la perspective d’envisager un partenariat pour assurer le service de propreté dans lesdites villes. Une aubaine pourrait-on conclure, pour une entreprise qui travaille activement ces dernières années à une externalisation de ses activités. Mais Hysacam n’entend pas s’y engager si elle n’obtient pas des garanties de financement fiables. Le Directeur de la communication de cette entreprise, Ahmadou Garba, le martèle fort à propos d’ailleurs. « Nous sommes allés au Gabon, en Centrafrique et en RD Congo. Nous avons été saisis par les autorités de ces pays, avec lesquelles nous sommes en négociations. Mais le préalable, c’est de garantir le financement qui est la condition de l’activité ».

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En effet, Hysacam a vécu des expériences passées avec certaines capitales africaines, qui n’ont pas été prometteuses. A l’image de la mairie de N’Djamena au Tchad, et de la mairie de Niamey au Niger, où ses impayés s’élèvent à plus de 2 milliards de FCFA, à raison de plus d’un milliard chacune. « Il y a une ardoise avec Ndjamena de plus d’un milliard qui n’est pas réglée, même chose avec Niamey. Et on ne pouvait pas continuer sur la base des promesses », révèle-t-il. Dans le cas de N’Djamena, Hysacam a assuré le service de propreté durant deux ans, entre 2009 et 2011, mais a dû suspendre l’activité pour des « problèmes de paiement ». C’est également pour la même raison qu’elle a quitté Niamey. Au Niger, Hysacam avait été contractualisé par l’ancien président Mamadou Tamdja, et tout se passait bien jusqu’à l’avènement du coup d’état militaire qui l’évincera du pouvoir en 2010. « Quand les militaires sont arrivés, ils ont gelé toutes les prestations, et on a dû arrêter parce qu’ils ne payaient pas », déplore le patron de la Communication à Hysacam.

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Depuis plus de 10 ans, l’entreprise demeure dans l’expectative. Les paiements qui lui sont dus par ces clients extérieurs ne sont pas réglés, alors qu’elle fait face à des contraintes budgétaires, qui perturbent régulièrement ses activités. Au Cameroun, l’Etat qui est son plus gros client a décidé l’année dernière d’un plan d’apurement de sa dette chiffrée à plus de 10 milliards de FCFA, mais le paiement échelonné ne suit toujours pas. Obligeant l’entreprise à se tourner vers les banques locales pour contracter des crédits afin de continuer à garantir son fonctionnement quotidien. Le service de propreté dans notre pays repose en effet sur le mode de financement de la subvention, c’est-à-dire que l’Etat paye, et les populations bénéficient de la prestation. Ce qui fut également le cas à N’Djamena et à Niamey. Par conséquent, « dès que l’Etat est en panne, le système est bloqué », argue Ahmadou Garba. Il existe aussi le mode de la taxation qui consiste pour le client à régler directement la prestation dont il bénéficiaire, tel que ça se pratique au Rwanda.

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