La réhabilitation du barrage de Lagdo renvoyé aux calendes grecques
Le gouvernement lance un processus de mise aux normes de l’ouvrage conformément aux exigences de la Banque mondiale sur la sécurité des barrages, alors qu’un diagnostic d’EDC fait état de ce que tous les équipements de l’ouvrage sont vétustes.
Le gouvernement va utiliser une partie du financement de 179,7 milliards Fcfa obtenu auprès de l’Association internationale pour le développement (Ida) dans le cadre du Projet de valorisation des investissements de la vallée de la Bénoué (Viva-Bénoué). Cet argent va servir à financer un contrat de mise en œuvre des actions de mise aux normes du barrage de Lagdo, conformément aux exigences de la politique opérationnelle Op4.37 de la Banque mondiale sur la sécurité des barrages. Le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) a lancé le 18 mai dernier, un appel à manifestation d’intérêt pour les services d’un consultant individuel, expert en barrage et membre chef du Panel d’experts indépendants pour superviser ce processus. Problème, cette mise aux normes ne prend pas en compte la réhabilitation du vieil ouvrage inauguré en 1986 avec une capacité de 72 MW, mais qui n’en produit plus que 9 en 2022.
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Le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, a récemment lié cette situation à un manque d’eau pour faire tourner les turbines du barrage, conséquence des changements climatiques. CE qui remet en question le rapport d’Electricity Development Corporation (EDC), qui indiquait en 2018 que tous les équipements du barrage étaient vétustes et suggérait que toutes les turbines soient remplacées afin de retrouver la pleine capacité de l’ouvrage et au besoin, en augmenter la capacité. Au regard de ces conclusions de l’entreprise de patrimoine chargée de la construction et de la gestion des barrages au Cameroun, il apparaît clairement que le processus de mise aux normes de la Banque mondiale de cet aménagement hydroélectrique avant en l’état est une grosse aberration.
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EDC à qui la présidence de la République avait confié la réhabilitation de ce barrage en 2016 avait estimé le montant de l’investissement entre 60 et 100 milliards Fcfa ? selon qu’il fallait augmenter ses capacités dans le but de couvrir toute la demande du grand Nord confronté depuis plusieurs années à une crise énergétique sévère. En lieu et place de cette réhabilitation mise entre parenthèses, le gouvernement penche pour l’heure pour de petites solutions alternatives, notamment dans les énergies renouvelables avec la construction en cours de deux centrales solaires modulaires avec batteries de stockage d’une capacité cumulée de 30 Mw dans le réseau interconnecté Nord (Rin).
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Jean Omer Eyango