Au Cameroun, des agriculteurs formés à la technique du « Zaï » pour doper leurs productions agricoles
L’Ong Forêts et Développement rural (Foder) a initié le concept dénommé « Champs École paysan », une session de formation financée par l’Union européenne, qui vise à faire la promotion de cette technique auprès des agriculteurs de la région du Nord.
Depuis le lancement de la campagne agricole dans la partie septentrionale du pays en début juin, coïncidant avec le retour tardif des pluies, des agriculteurs de la région du Nord découvrent une nouvelle technique agricole qui promeut par ailleurs l’agro-écologie. Il s’agit de la technique du « zaï », enseignée aux agriculteurs des localités de Banda, de Dogba, de Agorma et de Boulel, par l’Ong Forêts et développement rural (Foder), par l’approche Banda (Zone d’intérêts Cynégétiques (ZIC 1), Dogba (ZIC 4), Na’ari, Agorma (ZIC 7) et Boulel, dans le cadre du projet Ecosystème du Nord Cameroun (EcoNorCam) initié par l’Onf Forêts et développement rural (Foder).
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L’Ong définit le « zaï » comme une technique de récupération des terrains encroûtés qui consiste à creuser des trous de 20 à 80 cm de diamètre et de 10 à 15 cm de profondeur afin de recueillir les eaux de ruissellement et de les laisser s’infiltrer. Les Zaï sont disposés selon les courbes de niveau et en quinconce et ont plusieurs avantages tels que la préservation des semences et de la matière organique ; la concentration des eaux de ruissellement et de pluie au profit de la plante ; et la concentration de la fertilité du sol et l’amélioration de la productivité agricole. « Le Zaï est une solution pour la récupération des sols dégradés. Notre but est de permettre aux agriculteurs de la région du Nord, de tirer le meilleur parti de leurs propres terres en contribuant à assurer la sécurité alimentaire et l’autonomisation économique grâce à la vente des cultures excédentaires comme le sorgho, le maïs et les légumineuses … », Nathalie Boimandi, assistante au chef du projet EcoNorCam à Foder.
Le recours à cette méthode est justifié par la faible pluviométrie que connaît la région septentrionale du pays, réputée très aride. En sus, elle va réduire le recours aux engrais chimiques jugés polluants, car substitués par les matières organiques issues des défécations animales.
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Dans le cadre du projet EcoNorcam mis en œuvre avec le soutien financier de l’Union européenne, l’Ong Foder a également entrepris d’autres actions, toujours dans la région du Nord, visant à promouvoir les foyers améliorés pour faciliter la vie des femmes riveraines du Parc Nationale de la Bénoué. L’organisation vulgarise l’utilisation du foyer amélioré en terre cuite au détriment du foyer traditionnel à 3 pierres. Le nouveau système de cuisson proposé vise à alléger les charges quotidiennes des femmes et contribuer à freiner la coupe abusive de bois de chauffe.