Électricité: le barrage hydroélectrique de Mekin injecte 75% de sa production dans le Réseau Interconnecté Sud (RIS)
Les trois groupes turbines-alternateurs disponibles sont déjà entrés en service. La réception définitive de l'aménagement est prévue pour le 4e trimestre de l'année en cours.
Le barrage hydroélectrique de Mekin situé dans la région du Sud est partiellement entré en service il y a peu. Pas moins de 11,2 MW sur les 15 prévus sont, depuis le 11 juin 2022, injectés dans le Réseau Interconnecté Sud (RIS). Trois localités des régions du Centre et du Sud sont alimentées par l’électricité produite par ce barrage. Il s’agit de : Mbalmayo (Centre), de Sangmélima (Sud) et de Meyomessala (Sud). A en croire le directeur général d’Hydro-Mekin, les tests de performance de la centrale sont concluants. « A ce jour, les trois groupes turbines-alternateurs disponibles sont désormais en service. La réception définitive de l’aménagement est prévue pour le 4e trimestre de l’année en cours ».
Bien qu’il soit le plus petit barrage en termes de puissance installée de la génération des aménagements hydroélectriques au Cameroun, c’est en effet, l’œuvre qui a donné le plus de soucis au gouvernement. C’est depuis 2015 que Hydro-Mekin, entreprise chargée de l’exploitation du barrage, annonçait la mise en service de cet ouvrage hydroélectrique en vain. Le coût initial du projet se chiffre à 25 milliards de FCFA, mais en 2020, il avait déjà englouti près de 34,5 milliards de FCFA.
Lire aussi : Production d’électricité : Memve’ele et Mekin définitivement opérationnels en 2021
En février 2018, après un autre rendez-vous manqué, une tentative de marche probatoire en îlotage de la centrale de Mekin s’est déroulée du 17 au 25 avril 2018 sans succès. (Sur le plan technique, le projet avait envisagé deux possibilités d’injection. La première est l’injection dans le RIS et la seconde, la possibilité d’un fonctionnement en iloté, c’est-à-dire que l’énergie produite à Mekin est directement injectée vers les populations soit à Sangmelima, à Meyomessala, ou ailleurs.
Lors de son passage à l’Assemblée nationale, le 4 novembre 2019, Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), faisait cas des défis du barrage de Mekin. « Après sa mise sous tension au mois d’avril 2019, elle est en arrêt depuis plusieurs mois à cause d’une panne de la bobine du point neutre (BPN) ». Le Minee ajoutait que la centrale de Mekin, construite par la China National Electric Engineering Corporation (Cneec), présente de nombreuses difficultés aussi bien sur le plan technique que sur le plan social. « En effet, l’un des alternateurs a connu des avaries lors de la réception de l’ouvrage et demeure toujours indisponible à ce jour. La défaillance du système de bobine du point neutre ne permet pas aux deux autres alternateurs restants de pouvoir évacuer leur énergie sur le réseau. En outre, il convient d’évoquer les retards liés à la finalisation des travaux de réaménagement des ponts ennoyés, la non-mise en œuvre du Programme de gestion environnementale et sociale (PGES) et enfin, la non finalisation des contrats commerciaux et juridiques avec les autres acteurs du secteur (Eneo, Sonatrel et Arsel) », révélait le membre du gouvernement.
Lire aussi : Mékin : 34,5 milliards, près de dix ans et toujours pas de barrage
Le barrage de Mekin comprend une centrale hydroélectrique d’une puissance installée de 15 MW, associée à une ligne d’évacuation d’énergie de 110 kilovolts sur 33,1 km le long de Mekin jusqu’au lieu-dit Ndjom-Yekombo, station d’interconnexion au Réseau Interconnecté Sud (RIS), et d’un poste de transformation de 110/30 kilovolts à Ndjom-Yekombo. A cela, il faut également ajouter une voie d’accès de 12,6 km.
Lire aussi : Barrages hydroélectriques: le Cameroun invité à s’expliquer sur l’échec de Mekin