Jannah Theme License is not validated, Go to the theme options page to validate the license, You need a single license for each domain name.
Politiques Publiques
A la Une

République centrafricaine : des mesures de rétorsion contre les commerçants camerounais ?

Depuis le gel temporaire des exportations des produits de grande consommation du Cameroun vers la sous-région, les compatriotes qui font des affaires dans ce pays voisin subissent un harcèlement administratif, fiscal et douanier sans précédent.

Depuis juillet 2021, beaucoup de Libanais et Africains qui font du business en République centrafricaine (Rca) voient régulièrement leurs établissements fermés par les autorités pour divers motifs, de même qu’ils sont contraints de payer entre 250 000 Fcfa et 650 000 Fcfa pour se faire établir une carte de séjour assortie d’une amende de 1 million Fcfa, en violation de la loi votée en 2021 par l’Assemblée nationale de ce pays, laquelle fixe le montant de cette pièce à 100 000 Fcfa. Mais, depuis plus d’un mois, les autorités centrafricaines semblent resserrer l’étau autour des commerçants camerounais, avec un harcèlement administratif, fiscal et douanier sans précédent. Des informations véhiculées à travers les réseaux sociaux par certaines victimes et du reste, confirmées par des journalistes exerçant pour certaines chaînes internationales dans ce pays font état de ce que pour exercer désormais, il faut présenter un agrément y compris pour des secteurs qui jusque-là n’en imposaient pas un. C’est le cas, par exemple, pour les boutiques de téléphones et de matériel informatique appartenant à 90% à des ressortissants camerounais à Bangui, la capitale.

Lire aussi : La RCA plaide auprès du cameroun pour la levée de la suspension des exportations de certains produits de consommation

En moins d’un mois, pas moins de 50 d’entre elles ont été fermées sur ordre de l’Autorité de régulation des communications électro- niques et de la poste (Arcep) créée en 2017 et dont la surveillance de ce type d’établissement ne relève pourtant pas de la compétence. Les commerçants doivent débourser jusqu’à 715 000 Fcfa pour être à nouveau autorisés à exercer. Il faut ajouter à cela des arrestations suivies de garde-à-vue abusives visant des Camerounais. Des plaintes ont été déposées pour contester ces mesures des autorités centrafricaines, mais elles sont restées lettre morte. Cette pression qui s’accentue sur les Camerounais vivants en République centrafricaine coïncide avec la mesure du gouvernement camerounais prise en avril dernier de geler temporaire- ment les exportations de cer- tains produits alimentaires de grande consommation et du matériel de construction vers les pays de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et l’ensemble de la sous-région, dans le but de juguler les pénuries qui commençaient à frapper le pays, voire d’en éloigner le spectre.

Lire aussi : Fibre  optique : le Cameroun et la RCA veulent finaliser l’interconnexion de leurs réseaux avant 2023

Trésors de diplomatie

Pourrait-il s’agir de mesures de rétorsion pour ce pays de l’hinterland dont l’essentiel des importations et des exportations transitent par le Cameroun ? Ces dernières semaines, les autorités centrafricaines ont pourtant mobilisé des trésors de diplomatie pour convaincre le gouvernement du Cameroun de revenir sur sa décision dont l’impact sur le coût de la vie à Bangui et dans le reste de la Centrafrique a été immédiat. Le président Faustin Archange Touadera a, notamment, dépêché à Yaoundé sa ministre du Commerce et de l’Industrie, Mboua Léa épouse Koyassoum Doumta, plaider auprès de son homologue camerounaise pour une reprise des exportations vers son pays. « Nous sommes venus discuter avec vous de la décision légitime ; vous supplier au nom de la fraternité, au nom de la RCA, qu’il n’y a que par l’économie que nous pouvons réduire la crise », a-t-elle plaidé. Alors que le Cameroun attend lui-même de voir clair sur ses disponibilités en termes d’huiles raffinées, de farine de blé, de riz et de diverses céréales pro- duites localement avant de lever éventuellement sa me- sure, les derniers développements en RCA questionnent.

Jean Omer Eyango

Lire aussi : Comment la Russie améliore les recettes douanières à la frontière Cameroun-RCA

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page