Exploitation artisanale de l’or: 192 morts entre 2014 et juin 2022
Le nombre de victimes comptabilisées sur la période allant de 2014 à mai 2022 vient d’être revu à la hausse à la suite de la mort par asphyxie de deux orpailleurs au chantier minier artisanal de Kambele.
Depuis la matinée du 13 juin 2022, le Cameroun compte 192 morts dans les différents sites d’exploitation artisanale de l’or que l’on retrouve dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua. Le chiffre a augmenté avec la disparition de 02 personnes ce matin. A en croire Cameroon Tribune, le drame s’est produit dans la zone de Kambele 3 au lieudit « Boukarou » dans l’arrondissement de Batouri, département de la Kadey, région de l’Est. Le 09 juin dernier, un éboulement de terrain a coûté la vie à 05 personnes qui étaient à la recherche du précieux métal. Ledit accident a causé plusieurs blessés à Nyabi près de Belita dans la même circonscription administrative. Jusque-là, 185 cas de décès avaient été recensés entre 2014 et mai 2022 par l’Ong Forêts et développement rural (Foder).
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A l’origine de ces drames, le Foder dans une étude publiée en 2015 indiquait par exemple que pas moins de « 250 chantiers miniers ont été ouverts et non réhabilités par 65 entreprises de la mine semi-mécanisée dans la région de l’Est » en 2012 et 2015.
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Au sein de l’Ong camerounaise, la juriste Laurence Wete Soh attirait l’attention des autorités sur l’action de la société minière chinoise Lu et Lang sur le terrain. « Au moins des poursuites pour homicide involontaire devraient être ouvertes contre cette entreprise. Au-delà de l’administration locale qui doit assurer l’ordre public, le Ministère public doit se saisir de ce cas », estimait-t-elle. Visiblement, les multiples campagnes de sensibilisation menées tant par les autorités que les Ong n’ont pas encore produit le résultat escompté, celui de réduire considérablement le nombre de victimes sur les sites miniers de Batouri, Ketté, Ngoura, Bétaré-Oya ou encore à Gankombol dans le département du Mbéré.
Marius Zogo
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