Retrait de la CAN 2019 : les vérités de Bidoung Mkpwatt sur le niveau de préparation du Cameroun
Elles ont été étalées au grand jour le 05 décembre 2018 à Yaoundé, lors de la 22ème session du Comité d’organisation de CAN 2019 (COMIP-CAN) en présentant la situation officielle des chantiers et les perspectives pour le Cameroun à la suite de la décision prise par le comité exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF) de retirer l’organisation de cette compétition au Cameroun.
Les langues se sont enfin déliées. Et une tendance émerge, le Cameroun n’était donc pas prêt pour organiser la coupe d’Afrique des nations de football (CAN Total 2019). La situation du niveau des préparatifs de cette compétition présentée par le ministre des Sports et de l’Education physique, Pierre Ismaêl, Bidoung Mkpwatt, le 05 décembre 2018 à Yaoundé, lors de la 22ème session du Comité d’organisation de CAN 2019 (COMIP-CAN, n’est pas très éloignée de celle du Comité exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF).
En effet, en décidant lors de sa réunion du 30 novembre 2018 à Accra au Ghana, de différer l’organisation de la CAN au Cameroun, cette instance du football africain s’était appuyée sur un certain nombre de motifs. Notamment, le non-respect des conditions de conformité (conditionnalités prévues par le cahier de charges), constat d’un écart important entre les exigences et les obligations du cahier de charges de la CAN 2019 et l’état des travaux sur le terrain. Mais également, conclusions défavorables des missions d’inspection de la CAF et impossibilité d’envisager un report compte tenu des impératifs contractuels de la CAF.
Ces motifs soulevés par le comité exécutif de la CAF ont été balayé du revers de la main par le patron des sports et président du comité d’organisation de cette CAN, lors de cette 22ème session du Comité d’organisation de CAN 2019 (COMIP-CAN). Bidoung Mkpwatt avait plutôt reconnu que des problèmes ont persisté dans l’organisation de la CAN Total Cameroun 2019. Selon lui, en réalité au Cameroun, le respect des procédures réglementaires est un impératif catégorique au plan administratif que chaque partie prenante dans l’organisation de ka CAN Total Cameroun 2019 se devrait de respecter.
…certaines recommandations de la première mission d’inspection de la CAF portant sur la signature des contrats des travaux complémentaires, travaux spécifiques précis sont restés sans suite jusqu’à la cinquième mission.
Mais, a tenu à préciser le ministre des Sports et de l’Education physique (MINSEP), la lourdeur et la complexité de certaines de celles-ci ajoutées à l’implication timide dans les processus de certaines structures et administrations ont aggravé les retards des travaux dans divers sites.
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Aussi, certaines recommandations de la première mission d’inspection de la CAF portant sur la signature des contrats des travaux complémentaires, travaux spécifiques précis sont restés sans suite jusqu’à la cinquième mission.
Les membres de la dernière mission, a ajouté le MINSEP, irrités des constats faits sur les sites de Bafoussam et Garoua, ont demandé à aider le Cameroun avec des documents complémentaires qui devraient leur être envoyés en urgence au Ghana, le 25 novembre, avant la réunion du comité exécutif de la CAF. Ce que le Cocan a fait à travers le Comité de normalisation. Mais le résultat n’a pas été celui escompté, dixit le MINSEP.
En réalité, de l’avis de Bidoung Mpkwatt, les problèmes de procédures n’ont pas été suffisamment simplifiés et ont été préjudiciables à la bonne préparation de la CAN Total Cameroun 2019. Il continuera en précisant que d’autres problèmes importants ont persisté et ont été suffisamment dans les rapports envoyés à la hiérarchie après de multiples séances de travail dans les chantiers, après les missions de la CAF, y compris les rapports des missions de la CAF et les exposés faits lors des sessions du COCAN et du COMIP-CAN.
Des nombreux retards au plan infrastructurel
Le MINSEP indique dans son exposé du COMIP-CAN du 05 décembre 2018 que de nombreux retards ont été tour à tour relevés au plan infrastructurel par les missions de la CAF et n’ont jamais été rattrapés concernant les voiries urbaines, les voies d’accès aux infrastructures sportives, les infrastructures hôtelières (Yaoundé, Garoua, Bafoussam). Etant entendu que Yaoundé était pressenti pour abriter deux poules. Il importe de souligner que si le cas de Yaoundé a été passable, précise le MINSEP, car les délais avaient été susceptibles d’être aisément rattrapés, les retards accumulés pour la mise à disposition des infrastructures à Garoua et à Bafoussam ont été et demeurent criards et par ailleurs difficilement rattrapables de l’avis de la CAF.
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En outre, avait précisé Bidoung Mpkwatt, il importe de souligner la nécessité de réhabiliter les infrastructures de transport (aéroports de Garoua, de Bafoussam, axes routiers Yaoundé-Bafoussam, Yaoundé-Douala, Douala-Limbe, les hôpitaux de référence), et les moyens de transport (flotte nationale aérienne, transport de masse interurbain). Il en est de même de la construction d’importantes infrastructures hospitalières dans les villes de Garoua, Bafoussam et Buea, qui a été confiée aux entreprises marocaines dont le pays serait un potentiel candidat. Ces entreprises accusent un grand retard dans la livraison des travaux.
En réalité, de l’avis de Bidoung Mpkwatt, les problèmes de procédures n’ont pas été suffisamment simplifiés et ont été préjudiciables à la bonne préparation de la CAN Total Cameroun 2019.
La non signature des accords villes par la CAF a été handicapant au plan organisationnel
Au plan organisationnel, le MINSEP précise que l’abstention de la CAF à signer les accords villes avec les différents comités de sites jusqu’à présent a été un réel facteur handicapant pour l’organisation événementiel de la CAN Total 2019 dont l’ampleur et le prestige imposent au pays hôte de disposer suffisamment de temps pour assurer une organisation parfaite et maîtrisée. La prolifération des unités techniques de contrôle et de suivi (task force, UTO, collectifs des ingénieurs des maitres d’ouvrages) dont les actions se neutralisent, a été un des facteurs bloquants pour l’avancement serein et rapide des travaux.
Il en est de même des lenteurs et lourdeurs administratives dans l’attribution de la passation des marchés, ainsi que dans l’apurement des créances des entreprises et la signature des contrats qui ont contribué à de pertes de temps absurdes.
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Le MINSEP conclut en précisant que l’attribution d’un très grand nombre de marchés à certaines entreprises qui ne justifiaient pas d’une expérience et d’une expertise avérées, et ne disposaient pas de fonds propres leur permettant de conduire diligemment les travaux comme prétendu, a également entravé jusqu’alors la bonne exécution des travaux des infrastructures de la CAN Total Cameroun 2019. De l’avis de Bidoung Mpkwatt, la décision de la CAF de différer l’organisation par le Cameroun de la CAN Total, pourrait également être considérée comme un signal invitant toutes les parties prenantes dans l’organisation de la CAN Total Cameroun à reconsidérer leurs méthodes de travail pour privilégier célérité, efficacité, respect des textes et des délais conformément au cahier de charges de la CAF.