Marchés financiers: les places boursières d’Afrique en conclave à Douala
Le Cameroun accueille depuis le 1er juin, la 10e édition du Building African Financial Markets (BAFM) Seminar qui rassemble toutes les places boursières d'Afrique et est placé sous le thème général "Optimisation de la régulation comme levier de développement des marchés financiers africains".
«C’est la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique Centrale, la Bvmac, qui a invité l’ASEA, l’Association des Bourses des Valeurs Africaines, de venir en Afrique centrale pour un partage d’expériences et de bonnes pratiques, sensibiliser les acteurs pour la dynamisation de notre marché financier. Il s’agit d’un événement historique. Le diagnostic est clair. Il est question de savoir pourquoi la Cemac qui a tant de matières grises, tant d’intelligences, n’arrive pas à avoir un marché financier développé depuis plus de 20 ans». Louis Banga-Ntolo, le Directeur général de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) s’exprimait à l’occasion de la 10ème édition du BAFM, le Building African Financial Markets. Autour d’un séminaire dont le thème portait l’«optimisation de la régulation comme levier de développement des marchés financiers africains».
25 Bourses de valeurs mobilières d’Afrique desservant 37 pays, les régulateurs, sociétés de bourses, banquiers, dépositaires centraux, courtiers, émetteurs, patrons de microfinances et opérateurs économiques ont participé à cette rencontre, la toute première organisée par l’Asea (African securities exchanges Association) en Afrique centrale. «Notre objectif visé à Douala est de saisir l’opportunité d’échanger avec l’ensemble de l’écosystème camerounais et de la Cemac, sur les enjeux de développement de la Bvmac et des Bourses africaines, partager nos expériences et expertises. Nous devons accompagner la Bvmac dans sa quête de redynamisation», a indiqué le Dr. Eboh Kossi Amenounye, le Président de l’Asea. Si ce dernier nie toute rivalité ou course à la compétitivité entre les Bourses africaines, il n’en demeure pas moins que la Bvmac connaît des pesanteurs certaines par rapport aux autres zones. Louis Banga-Ntolo accuse la faible culture boursière sous-régionale, l’insuffisance des liquidités, le prix du ticket d’accès relativement élevé pour les petits porteurs, et les préjugés négatifs sur le rôle et les missions d’une Bourse des valeurs mobilières.
Pour stimuler l’activité boursière, le Ministre des finances, Louis Paul Motaze, invite les différents acteurs du marché financier sous-régional et africain à faire preuve de créativité et d’approche harmonisée des réglementations boursières: «à l’avenir, les marchés des capitaux africains joueront un rôle prépondérant dans le financement des infrastructures, et les réponses aux besoins en capitaux des secteurs public et privé. Toutefois, il faudra apporter les solutions aux problèmes dont ils font face. Notamment celui de leur liquidité. Les entreprises, bourses de valeurs mobilières, sociétés de bourses, et autres acteurs du marché financier, doivent créer un environnement qui protège l’investisseur tout en protégeant l’investissement en bourses. Il est question de mettre sur pied un environnement boursier qui tienne compte de nos réalités économiques et sociologiques», affirme le Ministre.
Créé en 1993, l’Asea a pour principale mission, l’amélioration de la visibilité de ses membres au niveau international en vue d’attirer les flux de capitaux vers les marchés de capitaux africains. Les séminaristes venus de l’Ouganda, Ghana, Cameroun, Kenya, Eswathini, de l’Île Maurice, du Soudan ou du Nigeria et du Maghreb, aborderont les thèmes sur «les réformes de la réglementation des marchés financiers concernant les émetteurs», présenté par Didier Loukakou, Directeur des affaires juridiques et de la réglementation à la Cosumaf, «comment réguler les marchés financiers de demain: identification du besoin d’ajustement de la régulation», par Marc Kamgaing, Président Directeur Général de Harvest Asset Management, «jusqu’où doit aller le curseur dans les allègements réglementaires visant à favoriser les activités boursières», par le Directeur Général de la Rwanda Stock Exchange, «les prérequis réglementaires de l’intégration des plateformes et des systèmes de cotation des marchés boursiers en Afrique», présenté par Okechukwu Umeano, Directeur Général de la Bourse des valeurs du Nigeria.«Les bourses africaines se sont regroupées depuis 1993 dans une association pour promouvoir le développement des marchés de capitaux en Afrique. Il est important que toutes les régions de notre continent soient dotées de marchés financiers dynamiques pour pouvoir attirer le secteur privé dans le financement de leurs opérations. Notre objectif visé à Douala est de saisir l’opportunité d’échanger avec l’ensemble de l’écosystème camerounais et de la Cemac, sur les enjeux de développement de la Bvmac et des bourses africaines, partager nos expériences et expertises. Nous devons accompagner la Bvmac dans sa quête de redynamisation», a conclu le Dr. Eboh Kossi Amenounye. Les travaux s’achèvent ce 2 juin 2022.